Les régies financières de la République démocratique du Congo (RDC) continuent de réaliser des performances dans la mobilisation des recettes publiques. Pour le seul moi d’avril, elles ont généré des recettes de l’ordre de 1.7 milliards de dollars américains. Un niveau de mobilisation jamais atteint dans l’histoire du pays pour un seul mois, qui représente 188 % de réalisation par rapport aux attentes.
Si d’un côté il y a de ceux qui ont salué cette performance historique, de l’autre côté il y a également de ceux qui pensent qu’il faut faire mieux, surtout sur le plan de l’amélioration du vécu quotidien des populations. Le cas du professeur en économie Nicot Omeonga, qui se dit de ne pas contredire ou être contre cette performance, mais tient à ce que la mobilisation accrue des recettes publiques rime avec la qualité de la vie des congolais.
« Si il y a mobilisation des recettes, il faut que ça se ressente dans le vécu des congolais, pendant que nous sommes, comme vous le savez, avec la hausse des prix des denrées alimentaires, le pouvoir d’achat des ménages est presque quasi inexistant, mais s’il y a mobilisation, il faut qu’on ressente celà dans le social. Ça risque de paraître comme une propagande qui ne dit pas son nom.» a-dit le professeur.
Il soutient le fait que le premier à annoncer ces performances économiques, «ce n’est pas l’officiel, mais au contraire la population, les ménages, les consommateurs qui doivent ressentir et dire qu’ils ont vu que leur pouvoir d’achat est accru.»
Et d’ajouter : « Je suis un peu perplexe sinon septique. Parce que s’il y a mobilisation des recettes, il faut que ça se ressente même dans l’exécution. Il y a les travaux programmés qui ne sont pas correctement exécutés, par manque des moyens. Si les moyens sont là, je dis bravo, qu’ils appliquent les dépenses d’investissement et les dépenses de consommation. Parce que les budgets des finances publiques n’ont pas seulement pour rôle de faire l’entretien du train de vie des institutions. Il faut qu’il y ait des dépenses qui sont orientées c’est vrai à la consommation, mais aussi et surtout, aux investissements. Parce que ces derniers ont un effet d’entraînement. » renchéri-il.
Un autre volet de la question, selon le spécialiste en économie Nicot Omeonga, c’est que les assignations ont été minimalistes. « On a affaire à une assignation minimaliste. Et quand on s’y met, ça donne l’impression comme si on a fait une mobilisation maximale ou optimale. Il faut voir d’abord au départ, quelles ont été les assignations, et est-ce qu’elles représentent les potentiels de mobilisation des recettes. C’est à ce niveau qu’on peut maintenant dire si réellement la mobilisation est accrue, maximale ou optimale,» a-fait savoit ce chercheur.
Cette question de mobilisation des recettes préoccupent plusieurs observateurs de l’actualité économique. Il y a même Adolph Muzito, l’ex Prmier Ministre qui a proposé que le gouvernement initie un projet de loi rectificatif de la loi des finances exercice 2022 révisant à la hausse les prévisions car, selon lui, on peut atteindre un peu plus de 4 milliards d’excédent des prévisions budgétaires au cours de cette exercice.
Émille Kayomba