Remplis d’émotions et avec un coeur attristé que Vincent Mamba Chaka et Jean Shaka Tshipamba ont rendu un vibrant hommage à Honoré-Galans Mutombo Buitshi dit l’Araignée Noire. Le premier a fait le témoignage du géant du théâtre étant son metteur en scène à Paris en 1990. « Je suis allé trouver Mutombo malade dans sa chambre d’hôtel avant la représentation du spectacle où il jouait et moi, j’étais le metteur en scène. Mutombo étant malade, j’avais décidé de reporter le spectacle mais l’homme, comme nous l’appelions, m’avait déconseillé et il joua âprement et avec une efficacité hors du commun, sous les ovations du public qu’il a respecté jusqu’à sa mort. C’est ça être géant du théâtre. » Nous a confié le directeur de Linga Tere.
Le second a relaté comment le FIA nacquit? D’où venait le financement de la première édition ? De retour de l’Afrique de l’ouest, l’Araignée Noire avait décidé de créer un festival qui aurait ses lettres de noblesse. C’est à Bukavu que les premières lignes du projet sont couchées sur papier et que la date est fixée : le 1 décembre 1990, narre le directeur artistique de l’Ecurie Maloba. Étonné d’entendre que le financement de la première édition concours du FIA provenait de l’argent que les membres de l’Ecurie Maloba avaient investi dans Bindo, le public a ovationné le narrateur.
Juste après avoir éteint les lampions de la 11 ème édition, la production des deux orchestres, Bayakanda et Fred Kabeya, a électrisé l’espace Mutombo Buitshi, jadis Jardin Moto na Moto Abongisa.
La 11 ème édition du festival international de l’acteur, FIA, a reçu 17 dossiers des compagnies de théâtre, de danse et des orchestres mais 11 seulement ont été retenus.
« Les morts ne sont pas morts ». L’auteur de cette tirade avait raison car l’initiateur du FIA, content de cette commémoration, a vivifié le onze, onze, onze, pour toucher le ballon et marquer le but.
L’Araignée Noire nous a quitté sans nous quitter.
Junior Nzeza