24 janvier 2019 – 24 janvier 2022, ça fait 3 ans jour pour jour depuis que Félix TSHISEKEDI a succédé à Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo. L’alternance politique et pacifique, à travers la passation du pouvoir au sommet de l’État, est une première dans notre pays, et les Congolais n’en avaient jamais vu, comme autant espéré. 3 ans après, quels en sont devenus les acquis ? Quel regard porté sur la gestion du nouveau pouvoir ? Et que peut-on espérer de l’avenir du pays au regard du rôle attendu de lui, dans le continent et le monde ?
L’alternance a d’abord prouvé aux plus sceptiques, que le pouvoir des hommes forts n’a plus d’avenir au Congo Kinshasa, et que ‘‘les hommes passent, mais les institutions restent. Les Congolais ont en suite, la certitude »qu’il y’a une vie après la présidence. Joseph Kabila en est l’illustration parfaite de l’expérience congolaise. Il a, sportivement quitté le pouvoir sans que l’on entende les bruits des armes, à la suite d’une élection présidentielle, à laquelle son camp à perdu. Autre élément enfin, c’est que » les ennemis d’hier sont devenus les amis d’aujourd’hui. KABILA et TSHISEKEDI ont des rapports au beau fixe. Ils se sont rencontrés plusieurs fois après la remise et reprise ; ils s’appellent dans les circonstances humanitaires pour se congratuler ou se consoler. Malgré l’échec du mariage politique entre leurs plateformes FCC-CACH, mais TSHISEKEDI, bénéficie du soutien des plusieurs lieutenants de KABILA qui confortent sa majorité dans l’Union Sacrée. On peut dire que l’alternance n’a pas réinventé la politique congolaise, mais semble l’avoir mise a un nouveau défi celui de penser au »Congo d’abord.
Ce Congo émergent et rétabli dans le concert des nations, est par ailleurs le leitmotiv d’un ancien opposant radical devenu Président.Félix TSHISEKEDI à sa prise de pouvoir, a souhaité porter la voix de son pays partout où son image était ternie. L’insécurité à l’Est du pays, la mauvaise gouvernance, l’instabilité politique, la pauvreté, la dégradation des infrastructures de base, un environnement économique déficitaire, l’éducation, la santé, le social…Bref, tous les paramètres étaient réunis pour déclarer un État en faillite pour le nouveau locataire. Dans ses premières actions, le Président TSHISEKEDI prends des mesures pour engager le pays dans la voie du développement. 3 ans après, ses voyages à l’étranger essaies de refaire rayonner la RDC auprès de ses partenaires extérieurs. Mais les populations des zones en proie à l’insécurité continuent à redouter la présence des meurtriers, malgré l’instauration de l’État de siège en Ituri et au Nord-Kivu. La gouvernance économique s’adapte mollement, face au renforcement des mécanismes de lutte contre la corruption ou le détournement de deniers publics. L’éducation gratuite peine à se mettre en place, la santé et le social ont encore du chemin au regard de l’évolution des politiques publiques attendues. Avec le programme de 145 territoires initié par son gouvernement, Félix TSHISEKEDI entend premièrement désenclaver le pays avant la fin de son premier mandat, et peut-être proposer mieux si jamais les Congolais lui renouvellent confiance en 2023 prochain.
Mais l’avenir du Congo Démocratique est-il toujours au centre des préoccupations des gouvernants et de l’ensemble de son peuple ? Les quelques signaux donnés par l’alternance essaient de cristalliser les espoirs, cependant dans le doute comme d’habitude. Beaucoup attendent le changement et le développement avec Félix TSHISEKEDI. Mais l’homme était clair dans ses propos au début même de son mandat : qu’il va baliser le chemin pour son successeur. Très critiqué pour ses multiples promesses sans lendemain, le Président TSHISEKEDI et ses soutiens, répondent théoriquement, qu’on ne peut pas développer un pays détruit pendant 50 ans en 3 ans depuis aujourd’hui.
Constantin Ntambwe