Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a pris la parole ce mercredi 20 septembre devant ses paires et autres participants à la 78è assemblée générale des Nations Unies à New-York (USA). Le chef de l’Etat congolais est revenu, dans son allocution, aux questions liées à l’insécurité dans son pays, au climat, aux violences faites aux femmes, mais aussi aux élections qui pointent à l’horizon.
L’indifférence de l’ONU pointée du doigt
De l’insécurité, Félix Tshisekedi a rappelé au monde l’agression rwandaise à travers le M23, les rapports des experts de l’ONU faisant foi, dont la partie orientale de la RDC est victime. « Il est injuste et inadmissible que des personnes citées comme responsables des crimes graves susmentionnés dans les différents rapports des experts de l’O.N.U elle-même, sur la situation sécuritaire en RDC, restent impunies dans le silence total de notre Organisation…, » a-t-il déclaré, tout en saluant les sanctions des États Unis d’Amérique sur la restriction de son soutien à l’armée rwandaise pour son appui au M23. Ce groupe armé qui ne respecte aucune décision des chefs d’Etat de la région, exige un dialogue avec les autorités congolaises. Un dialogue qui ne sera jamais accordé, selon le président Tshisekedi. Le chef de l’Etat a réitéré, dans la même lancée, la volonté de Kinshasa d’accélérer le processus de retrait de la MONUSCO sur son sol après plus de deux décennies de présence.
Climat et genres
Concernant la question du climat, un sujet qui fait l’objet de plusieurs forums mondiaux, Félix Tshikedi a rappelé le constat de la hausse de température fait lors de la COP 27, mais aussi de la nécessité de réformer « l’architecture du système financier international pour plus d’équité, la restructuration et l’allègement des dettes de leurs pays, la transformation locale de leurs produits et la mise en place d’un régime de taxation du carbone incluant une taxe sur le commerce des combustibles fossiles ainsi que sur le transport maritime et aérien, » contenu dans la déclaration de Nairobi, issue du sommet africain sur le climat tenu au Kenya en début septembre 2023.
Pour le chef de l’Etat congolais, la République Démocratique du Congo réitère sa disponibilité de coopérer avec tout partenaire public ou privé pour mettre en valeur ses minerais stratégiques en vue de la transition écologique et a pris des engagements courageux, notamment ceux de consacrer 30 % de la superficie de son territoire national à la préservation de la biodiversité.
Élections se tiendront à la fin de 2023
Il était question dans le discours du chef de l’Etat de noter aussi les avancées enregistrées dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, surtout dans des zones de conflit. Il a informé au monde de la création au Congo-Kinshasa du Fonds National des Réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), pour soulager les souffrances des victimes.
Les élections 2023 dans le délai
Le chef de l’Etat congolais a réaffirmé, du haut de la tribune des Nations Unies, la volonté de l’Exécutif national congolais, d’organiser les élections dans le temps. Ainsi, il a appelé les organisations et les ONGs internationales à se prépararer à envoyer leurs missions d’observation pour accompagner le plocessus électoral en cours.
Les travaux de la 78è Assemblée Générale de l’ONU qui a commencé le 19 septembre dernier ira jusqu’au 26 septembre prochain. Ils ont pour thème cette année : « Rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale, accélérer l’action menée pour réaliser le programme 2030 et les objectifs de développement durable en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous ». Dans son discours Félix Tshisekedi n’a pas manqué de porter la voix de l’Afrique, qui veut des réformes majeures dans la représentativité au sein du conseil de sécurité soient réalisées, notamment cette idée équilibriste de l’intégration de deux pays africains en qualité de membres permanents au sein du conseil.
Emille Kayomba