Accusés de détournement des fonds de l’Etat dans le projet de construction des forages, le Ministre d’Etat en charge du Développement Rural François Rubota, le Ministre des Finances Nicolas Kazadi et l’ancien Ministre en charge du Développement durable Guy Mikulu sont interdits, par la Cour de cassation, de quitter la ville-province de Kinshasa et le territoire national.
C’est le Procureur général près la Cour de cassation Firmin Mvonde qui a pris cette décision, demandant ainsi, dans une correspondance du 27 avril, à la Direction générale de migration (DGM) d’instruire ses services de frontières pour l’exécution de cette mesure conservatoire. A l’en croire, c’est « dans le but d’empêcher que les susnommés, accusés d’avoir commis l’infraction de détournement des deniers publics, ne puissent se soustraire des poursuites judiciaires engagées contre eux, je vous enjoins d’instruire tous vos services ocuvrant aux postes frontaliers d’interdire ces derniers de sortir de Kinshasa où ils sont tenus de répondre devant l’organe de la loi et du territoire de la République Démocratique du Congo », peut on lire dans la correspondance du PGR adressée à la DGM.
A titre de rappel, tout part des bruits de surfacturation dans ce projet de construction des forages pointant du doigt le Ministre des Finances. Cependant, dans un communiqué du ministère des finances sur ce dossier rendu public le 11 avril dernier, il est signalé que le Ministère du Développement rural a signé avec un consortium, en date du 21 avril 2021, un contrat d’installation de 1.000 forages et de construction de stations mobiles de traitement d’eau dans 1.000 localités à travers le territoire national, pour un coût global de 398.982.383,41 USD, soit 398.982 USD en moyenne par station.
Constatant le coût exorbitant, le ministre des Finances Nicolas Kazadi a demandé qu’il soit revu au rabais. Ce qui a été obtenu, en élargissant les nombres de livrables. Le problème ce qu’à ce jour, il y a un décalage entre les 71, 816 millions USD qui ont été déjà versés au prestataire, correspondant à 241 livrables, et le niveau physique d’exécution. Sur ce, l’argentier national a conditionné le nouveau paiement par la livraison de ces 241 stations.
Contre les accusations d’être l’auteur principal de ces présumées surfacturation portées contre sa personne, Nicolas Kazadi n’a cessé de dire son innocence. C’est une affaire à suivre, car une instruction a été ouverte à la Cour de Cassation pour tirer au clair le contour du dossier. Et cette décision de la justice concourt à cette fin.
Emilie Kayomba