La problématique de l’approvisionnement et de distribution du carburant en République démocratique du Congo est actuellement au centre des préoccupations, tant au niveau de la population qu’au niveau du gouvernement. La question a fait l’objet d’une conférence de presse qui a réuni le Ministre des hydrocarbures, le Ministre des finances et celui de la communication et médias, porte parole du gouvernement face à la presse ce mercredi 06 avril 2022, dans le cadre d’un Briefing.
La RDC connait une pénurie dans les stations service, avec comme pic le lundi 04 mars, créant une psychose particulièrement dans la ville de Kinshasa. Pour ces trois membres du gouvernement cette crise est consécutive à la situation qui prévaut actuellement entre la Russie et l’Ukraine, entrées en guerre depuis le 24 février dernier.
Le Ministre des hydrocarbures continue à rassurer qu’il y a pas pénurie, et le prix aussi est pour le moment inchangé à la pompe. Il a évoqué un problème logistique lié à des difficultés que la SEP a connu avec ses véhicules, causant un disfonctionnement dans la distribution. Ce qui a occasionné la rumeur et la psychologie du lundi 04 avril.
Face à cette crise en Russie dont l’issue est encore sombre, Didier Budimbu invite la population à changer ses habitudes. «Nous sommes appelés à changer nos habitudes par rapport à l’achat à la pompe. Depuis un bon moment le litre coûte 2095 FC à la pompe alors qu’il devait couter 3485 Fc. L’écart est donc pratiquement de 66%. L’Etat paie donc 1400 Fc à chaque litre acheté. Donc chaque mois, sur 66 millions de mètres cubes achetés, l’état dépense près de 42 millions de dollars » a expliqué le ministre des hydrocarbures.
Quant au stock actuel, il a une durée de trois mois, mais entre-temps, le Ministre rassure du ravitaillement régulier au fur et à mesure.
Pour sa part, le Ministre des Finances, Nicolas KAZADI est revenu sur les stratégies mises en place par le gouvernement et qui attendent la validation au Conseil des ministres de ce vendredi 8 avril 2022.
D’après lui, auparavant le secteur pétrolier apportait plus dans le trésor public. « Mais à partir de 2014 jusqu’à 2019, on a dû sacrifier les fiscalités pour que les Congolais ne subisent pas de plein fouet les conséquences de cette crise. Au courant du premier semestre de l’année 2021, nous avons payé pour les 9 mois qui restaient 125 millions USD de manque à gagner càd la différence entre le prix normal qu’aurait dû avoir le litre à la pompe et le prix réel qu’on applique pour éviter aux Congolais une hausse de prix. Et pour les trois mois restants, les pétroliers nous ont réclamé près de 122 millions USD. Nous avons réduit ce montant et avons commencé à payer« , a indiqué Nicolas Kazadi.
Mais tant que les prix à l’international continuent d’augmenter, la dette s’accroît et les pétroliers refusent de continuer à faire crédit à l’état Congolais.
Les solutions que le gouvernement préconisent, à en croire le Ministre des finances Nicolas Kazadi, ce que des réflexions doivent être menées entre lui, le Miniistre des hydrocarbures Didier Bundimbu et les pétroliers, pour voir comment maintenir un niveau supportable à la station. C’est-à-dire continuer à subventionner, mais de manière supportable.
Deuxièmement, dans d’autres secteurs comme le minier qui est un gros consommateur de produits pétroliers, il n’y a pas de raison de continuer à faire de subvention.
Troisièmement, probabilité de réajuster le prix à la pompe. Pour cela, un travail se fait au ministère de l’économie, hydrocarbures et finances pour apporter des données précises au Conseil des Ministres de ce vendredi.
Le Ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, a rappelé l’ampleur de la crise Ukrainienne qui a impacté la situation actuelle du carburant en RDC, La Russie qui n’exporte plus son pétrole, étant parmi les plus grand producteur de l’or noir.
Émille Kayomba