Les 477 députés nationaux élus aux élections générales du 20 décembre 2023, ont foulé pour certains l’hémicycle pour la 1e fois, le vendredi 29 janvier dernier. Pour une session extraordinaire inaugurale de la 4 législature, la majorité a assisté à la première pleiniere dédiée à l’installation du bureau provisoire de l’assemblée nationale. Sans surprise, Christophe Mboso 82 ans et doyen d’âge de ses collègues reprend les rênes du perchoir et sera assisté par deux benjamins de l’assemblée nationale qui sont les fils Bahati et Matobo. Leurs missions sont entre autres la validation des pouvoirs des membres de l’Assemblée nationale, l’élaboration et à l’adoption du Règlement intérieur, ainsi que l’élection et l’installation du Bureau définitif de l’Assemblée nationale.
Qui va remplacer Christophe Mboso à la tête de la chambre basse du parlement ? Quel est le bilan de cette chambre dans la législature passée ? Quels sont enjeux de la nouvelle législature au parlement ?
Inamovible, Christophe Mboso est une âme bien née qui se bonifie avec l’âge. Si pour les autres l’âge apporte usure et épuisement, mais ce fils de la Kwango qui a traversé les époques est le seul qui se succède à lui-même trois fois de suite. D’abord comme président du bureau d’âge de la même chambre après la chute de l’empire FCC avec Jeanine Mabunda en 2021, puis reconduit par ses alliés de l’union sacrée de la nation jusqu’à la fin de la 3e législature. Comme la providence continue à le rassasié des jours, C. Mboso revient naturellement encore comme président du bureau provisoire de l’assemblée nationale de la 4e législature dont il détient maintenant le record de passage.
En ce qui concerne le bilan de cette chambre du parlement, Christophe Mboso l’a jugé lui-même positif, avec notamment la promulgation de la loi sur la programmation militaire et la proclamation de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. C’est lui qui a révélé qu’il existent des députés qui siègent à Kinshasa, qui sont en même temps co-auteurs de l’insécurité qui régne dans l’Est du pays. Quelque temps après nous avons assisté à l’arrestation du député national Mwangachuchu qui a été condamné à mort en octobre 2023 à Kinshasa par la justice militaire congolaise. Il était notamment jugé pour « participation au mouvement insurrectionnel M23 » et « trahison ».
Le speaker de la Chambre basse Christophe Mboso note que la 3e législature a été caractérisée par la stabilité des institutions qui s’est traduite par une collaboration appréciable entre le gouvernement et le Parlement, favorisant le vote des lois à caractère social et fiscal qui ont permis l’augmentation du budget de l’Etat. D’autre part, pour permettre au gouvernement d’assurer la mise en œuvre de son programme, les deux Chambres du Parlement ont examiné et adopté environ 120 lois, toutes promulguées par le Président de la République. Il faut également compter sur la mise en place de tous les instruments nécessaires à l’organisation du quatrième cycle électoral.
Après avoir aider Félix Tshisekedi a déboulonné le système Kabila, va-t-il revenir ou c’est quelqu’un d’autre qui va diriger l’assemblée nationale cette fois-ci ? Ce qui est vrai, dans tous les états-majors de l’union sacrée, l’on se prépare pour la course au perchoir de l’assemblée nationale. Si 6 sur 7 postes du bureau reviennent à la majorité parlementaire, et au regard de la configuration et du poid politique au sein de l’union sacrée, personne dans la méga plateforme présidentielle ne peut prétendre d’en avoir obtenu d’avance, malgré les agitations qui s’y observent. Finalement, c’est Félix Tshisekedi qui pourrait trancher.
Mais dans cette chambre comme dans l’autre et au-delà de tout, c’est les résultats axés sur les objectifs qui comptent. L’enjeu cette fois-ci pour l’assemblée nationale notamment, reste l’efficacité dans l’adoption des lois et la rigueur dans le contrôle de l’exécutif. Des observateurs estiment que pour un pays en plein conflits armés, ou les antivaleurs n’épargnent personne, le rôle des parlementaires devrait être determinant.
Constantin Ntambwe