L’élection de Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale en RDC est le fruit des nouvelles ententes politiques consécutives à la nouvelle alliance entre le président Félix Tshisekedi et sa nouvelle majorité l’Union sacrée pour la nation. Candidat unique pour le compte de l’Union sacrée, Vital Kamerhe est l’un des fidèles alliés de Félix Tshisekedi. L’ancien président de l’Assemblée nationale a été élu en remplacement de Christophe Mboso.
Vital Kamerhe a été élu avec une majorité écrasante de 371 voix sur 407 députés votant, il devient le 5e président du bureau de l’Assemblée nationale. Dans son premier discours, le président du parlement promet d’apporter plusieurs réformes, notamment dans les domaines de la Justice, de la stabilité institutionnelle, qu’elle soit celle des réformes pertinentes et courageuses, qu’elle soit celle de la compétence dans le contrôle parlementaire.
Les enjeux de cette recomposition politique au sommet de l’Etat sont importants, une nouvelle reconfiguration en faveur de Félix Tschisekedi. Nous assistons aujourd’hui à un renforcement de la majorité au niveau du parlement. Quelques uns des regroupements FCC ont rejoint la nouvelle configuration Union sacrée. Et quelques deputés sont restés avec Moïse Katumbi en devenant minoritaire. Cette situation a été possible grâce aux consultations lancées par le président Tshisekedi et qui ont servi de stratégies pour contrer les différentes tendances et de mettre en place une nouvelle reconfiguration qui change le jeu majoritaire au sein du parlement.
En conséquence, le Président de la République, qui n’avait qu’une quarantaine de députés au début de son premier mandat et son alliée Vital Kamerhe qui en avait également une quarantaine, est aujourd’hui majoritaire au sein du parlement. Le Président Tshisekedi a déployé une stratégie politique pour arriver à cette reconfiguration. Il a pu par un tour de jeu politique ramener vers lui quelques députés du FCC mais aussi ses anciens amis d’hier, Mbusa Nyamuisi et Jean-Pierre Bemba, de sorte que l’Union sacrée dispose de plus de 400 députés au sein de l’assemblée nationale. Cette situation mène la RDC vers un nouveau changement du paysage politique, avec plus de pouvoir pour le président de la République. La RDC va vers une nouvelle reconfiguration parlementaire qui change le paysage politique. Le président a renforcé son pouvoir. Il a pratiquement les mains de plus en plus libres et une Premiere ministre qui vient de sa coalition.
Quels espoirs pour le peuple ? Pour les changements à espérer et les attentes du peuple congolais plusieurs sont sceptiques de voir cette majorité dans l’action parce qu’il s’agit des même acteurs politiques, qui pour certains sont depuis plus de 50 ans sur la scène politique. En exemple Christophe Mboso, le nouveau deuxieme vice-président de l’Assemblée nationale, qui a été 11 fois ministre depuis le maréchal Mobutu. Même s’ils sont sous le leadership du président Tshisekedi, attendons de voir en terme d’actions concrètes ce que ces anciens acteurs pourront amener sous un nouveau leadership.
Le portrait social et politique des députés élus et réélus en janvier 2024, montre que la nouvelle législature est une parenthèse ouverte. A bien des égards, les élections législatives de 2024 ont été une exception dans la vie politique congolaise. Cela décrit le début d’un renouvellement. Après avoir analysé le profil sociologique des 500 députés élus ou réélus en janvier 2024, le constat est que cette nouvelle assemblée est la fin d’un nouveau monde en référence au renouvellement massif du personnel politique au niveau national.
Dans le sillage de l’arrivée de Félix Tshisekedi au Mont Ngaliema, ils sont plus de 250 novices, étiquetés alors comme des candidats de la majorité présidentielle, sans mandat ni expérience politique rémunérée. Ills sont plus de 400 à incarner le changement à l’Assemblée nationale, plus de 250 nouveaux entrants sur 500, soit 52 % de primo-députés : un « tsunami » dont la formation politique, Udps qui voit ses troupes multipliées, passant à 73 députés, soit 94 % de nouveaux venus. Avec l’entrée en masse de représentants de l’Union sacrée, l’Assemblée connaît un renouvellement important, situant l’élection de 2023 au niveau de législatives passées, marquées par un important dégagisme.
On demeure certes loin des scores alors sans précédent depuis le début de la IIe République. Cette situation s’explique à la fois par la contre-performance d’une partie de l’opposition et d’Ensemble pour la République dans une moindre mesure et par le succès de forces politiques marginales durant les précédentes législatures.
La rédaction de b-onetv.cd