La ministre d’Etat, ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, devra s’expliquer devant la représentation nationale à la demande du député Alfred Maïsha Bishobibiri, qui a adressé une question orale avec débat à la ministre d’Etat, ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, autour de la signature à Goma, le 26 juin 2021, d’un protocole d’accord entre la société congolaise dénommée Sakima SA et la société rwandaise Dither LTD au sujet du gisement de coltan, de cassitérite et wolframite du Sud-Kivu, Nord-Kivu et du Maniema.
Dans son exposé, le député Alfred Maisha, auteur de la question orale, a expliqué que Fidèle Basemenane Kasongo, président de la Sakima, alors qu’il était en suspension, confirmée par le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction du pays en manière administrative, la ministre d’Etat lui a autorisé à se déplacer de Goma pour Bukavu pour négocier avec la société rwandaise autour du sous-sol congolais et signé un protocole d’accord qui énerve toute bonne conscience ; par le fait que les articles 1 et 3 de ce protocole d’accord disposent que la Sakima va créer en partenariat avec la société rwandaise une nouvelle société et de transférer tous les permis de recherche et d’exploitation… bref, tous les gisements de trois provinces appartenant à la Sakima, à une nouvelle société à créer en partenariat avec la Dither LTD, société rwandaise et sans contrepartie.
En d’autres termes, martèle l’élu de Bukavu, M. Fidèle Basemenane a cédé à une société à créer la moitié de tous les gisements de cassitérite, coltan et wolframite dans les trois provinces de la RDC, et ce, sans contrepartie.
C’est pour cette raison que l’élu de Bukavu veut obtenir de la ministre Adèle Kahinda, chargée de protéger le portefeuille de l’Etat, des explications sur sa responsabilité dans cette signature de protocole d’accord et formulé ses préoccupations sous forme des questionnements : où était-elle quand on a signé ce protocole d’accord ? Quand est-ce qu’on a certifié ce gisement pour en déterminer la valeur vénale avant de le conférer à moitié à une société étrangère ? Un mandataire d’une société, est-il compétent pour transférer le sous-sol congolais à une société étrangère au regard des lois qui régissent ce domaine en RDC ?
Émille Kayomba.