Ça bouge dans les assemblées provinciales. Ces organes délibérants s’apprêtent à élire chacun les membres de son bureau définitif. Une bataille acharnée entre les candidats choisis par la majorité au pouvoir et ceux qui se présentent en indépendant. Le cas de Kinshasa, par exemple, où Jésus Noël Sheke, député provincial plus connu des kinois pour son expertise dans le domaine de la publicité extérieure a déposé sa candidature au poste de président de l’Assemblée provinciale contre un candidat ayant la bénédiction de l’Union sacrée. Un cas loin d’être isolé, dans le haut Katanga, l’actuel président du bureau provisire de l’organe délibérant est candidat sans la bénédiction de son parti, l’Unafec, qui soutient la candidature de l’Union sacrée.
Au-delà de cette bataille politicienne, l’élection des animateurs des assemblées provinciales demeurent capitale pour le développement des ces entités à travers la stabilité des institutions provinciales. Les assemblées provinciales ont un rôle important à jouer dans le processus de développement des entités respectives. Pour réussir une telle tâche, les animateurs de ces institutions devraient éviter des conflits partisans dans l’exécution de leurs fonctions. Malheureusement, l’histoire récente du pays révèle que dans plusieurs provinces, l’exécutif provincial et l’organe délibérant n’ont pas vécu en odeur de sainteté.
Les premières germes de confilts entre les deux institutions provinciales remontent en 2008 dans la province du Kasaï occidentale. Trésor kapuku, alors gouverneur de province était victime d’une motion de censure de l’assemblée provinciale. Malgré l’arbitrage de la cour de cassation, le chef de l’exécutif provincial n’a pas reçu gain de cause. Les mêmes germes se sont répercutés dans d’autres provinces comme le Maniema, le sud et le Nord Kivu. Lors de la législature passée, le Kasaï oriental a subi de plein fouet cette situation. 4 gouverneurs se sont succédé sans apporter un brin de développement dans cette province, pourtant fief naturel du Président de la République.
Au lieu de se pencher sur les problèmes liés au développement de leurs entités, ces assemblées provinciales ont, au contraire, privilégié les querelles intestines qui retardent le décollage socio-économique des entités. Se sentant en danger, les chefs des exécutifs provinciaux avaient souhaité et obtenu de la conférence des gouverneurs la suspension des motions de censure des gouvernements provinciaux. Une initiative conduite par le vice premier ministre en charge de l’intérieur avait convoqué les présidents des organes délibérants des provinces pour tabler sur la question.
Plusieurs organes délibérants n’ont rien en termes d’édit dans leurs escarcelles.
Pour éviter cette contagion pendant cette nouvelle législature, le choix des animateurs de ces institutions doit dépasser le critère d’appartenance à la famille politique au pouvoir. Il faudrait des hommes ou femmes d’expérience, épris d’un souci majeur de développement des entités et une moralité indiscutable. Le respect des textes constitutionnels et la gestion transparente des entités deviennent un atout indispensable pour l’administration harmonieuse des provinces. La recherche du bien être du souverain primaire doit à tout moment intéresser les dirigeants provinciaux appelés à travailler en symbiose et en parfaite collaboration. Pour un avenir meilleur, la contagion des germes des conflits n’est doit pas être permise pour cette nouvelle législature.
Alain Mboma