Si les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé avoir mis la main sur deux éléments des forces de défense du Rwanda dans l’attaque ciblée de ses positions à Tchanzu et à Runyonyi la nuit du 27 au 28 mars, la République Rwandaise rejette en bloc cette affirmation.
Selon un communiqué signé ce mardi 29 mars par le Gouverneur de la province Rwandaise de l’Ouest François Habitegeko, les deux personnes présentées par les FARDC comme ayant été capturées dans les combats, ont été déjà présentées par la délégation congolaise. Selon l’autorité rwandaise, c’était le 25 février 2022 à Kigali lors d’une réunion bilatérale entre les services de renseignements de deux pays.
Et de doursuivre que dans la suite, les équipes de renseignements n’ont pas été autorisées à interroger ces personnes pour une évaluation conjointe, comme le veut la pratique. Selon ce gouverneur, ce communiqué des FARDC-Nord-Kivu du lundi 28 mars est une tentative de manipulation de l’opinion. « Le RDF ne compte aucun membre aux noms présentés dans le communiqué précité. C’est une tentative de manipulation de l’opinion en présentant deux individus arrêtés dans des circonstances obscures il y a plus d’un mois comme des éléments capturés lors des combats du 28 mars 2022 ». Le Rwanda a toujours offert sa coopération pour le rapatriement des ex-combattants congolais, qui furent désarmés et cantonnés ». Il a également évoqué les faiblesses congolaises dans la conclusion du programme DDR.
Déjà, le Rwanda réfute « catégoriquement » et juge sans fondement les accusations selon lesquelles ses troupes soutiennent le M23, rejetant ainsi l’affirmation des forces armées de la République démocratique du Congo, à lire ce communiqué signé par François Habitegeko. Ce dernier a indiqué en outre que la RDC et le Rwanda disposent des mécanismes de vérification dans le cadre de la CIRGL et au niveau bilatéral pour vérifier ces allégations ». L’occasion pour lui de faire appel à des enquêtes sur ces accusations des FARDC.
La question de cette attaque de Rutshuru dont les présumés éléments de l’armée Rwandaise seraient impliqués est tout aussi militaire que diplomatique. A Kinshasa, on veut en savoir plus sur les relations qu’il y a entre le pays des milles colines et le mouvement M23. C’est ainsi que le ministère des affaires étrangères à convoqué l’ambassadeur Rwandais accrédité à Kinshasa pour plus de détails.
Émille Kayomba.