Bukavu, le 02 février 2022, la société civile de la ville de Bukavu, a organisé une journée ville morte, pour contraindre le Gouverneur Théo Ngwabidje à la démission. Nos lecteurs se souviendront que le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, venait d’être réhabilité dans ses fonctions par le Gouvernement central, après avoir été évincé de son poste par un vote sanction à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu.
Si, au ministère de l’intérieur à Kinshasa, on a trouvé le Gouverneur du Sud-Kivu, blanc comme neige, où se trouve alors niché le problème ? Mon petit doigt m’indique de scruter du côté politique de la question. C’est pour cela que monsieur Adrien Zawadi, le Président de la société civile de Bukavu, a conclu que la journée ville morte de Bukavu a été un succès, mais que seules, les personnes sous contrainte politique et de l’administration publique, ainsi que celles manipulées par certains politiciens depuis Kinshasa, n’auront pas suivi le mot d’ordre concernant la ville morte.
Pour les officiels, la ville morte de Bukavu, décrétée par la société civile aura été un cuisant échec, car, selon eux, tout a fonctionné normalement à Bukavu. Qui dit vrai, qui dit faux ? La réponse viendra, sans doute un peu plus tard, quand on reviendra à l’ambiance des sessions de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu.
Mais, en attendant cette réponse, d’autres hypothèses fusent sur ce qui apparaît comme un acharnement de certains manipulateurs politiques, lesquels, ne trouveront le sommeil qu’avec un Théo Ngwabidje éjecté de son fauteuil de Gouverneur du Sud-Kivu. C’est le fait que, l’actuel Gouverneur du Sud-Kivu, n’étant ni Lega, ni Mushi, il gênerait ainsi, les uns et les autres, en occupant indûment un poste que se partage, quelques fois en alternance, les Lega et les Bashi. Une sorte de tradition qui s’est fait jour, au Sud-Kivu, après le départ du pouvoir du Maréchal Mobutu.
Il faut reconnaitre, en effet, que, la territoriale des originaires, une tasse de thé que ne prenait pas Mobutu, devient aujourd’hui, une règle à suivre, dans le genre, chacun chez soi, mais les plus forts s’imposant toujours, comme on le voit dans le Sud-Kivu, mais aussi dans d’autres provinces comme la voisine au Nord-Kivu, dans le Haut-Katanga et ailleurs. Un véritable recul, si on se réfère à la démocratie qui s’installe en République démocratique du Congo, avec des telles contradictions.
Au Sud-Kivu, le combat se poursuit, au grand dam de la stabilité des Institutions de la République, tout en écorchant, au passage, la volonté exprimée d’asseoir un Etat de droit.
Pascal Hamici