La pandémie de la Covid a donné naissance à deux grandes créations dans deux domaines artistiques : en littérature, « Korona Titi » de Julio Bandiazile de la République démocratique du Congo et au théâtre, « Rhapsodie » d’Abdon-Fortuné Kuamba de la République du Congo. Le premier a remporté un des prix littéraires prestigieux et le second, d’une écriture de Gaël Octavia de la Martinique, avec un esprit assez syndiqué, une scénographie d’Alioum Moussa avec l’apport de Cake Arts, a été créé en trois étapes dont la toute première s’est déroulée dans la ville chère à l’araignée noire et son homonyme, Valentin Kuamba, au Tarmac des auteurs, en lecture spectacle exécutée par l’ivoirienne Rebecca Kompaoré, la Congolaise Mixian Laba et la Rdcienne Tinah Ilunga dans le cadre des Rencontres dramaturgiques de Kinshasa.
Avec le contexte de la pandémie de la maladie à Corona virus, la distribution a souffert de la restriction sanitaire obligatoire pour lutter contre le fléau, notamment, la fermeture des frontières. « Pour ce faire, j’ai, cependant, changé la distribution en travaillant cette fois-là avec des artistes africaines résidant en France : Yaya Mbilé, Aminata Abdoulaye et Diarietou Keita ont fait l’affaire. Pour la reprise du spectacle 2021, il s’est posé un problème de disponibilité de certaines actrices. J’ai donc revu la distribution de nouveau, avec une nouvelle ossature : Yaya Mbilé, Alvie Bitemo et Rebecca Kompaoré. On s’est finalement résolu d’avoir des doublures pour chaque rôle pour éviter des désagréments lors d’une tournée », nous a confié le metteur en scène.
Créé en octobre 2020 dernier à Limoges au festival des Francophonies, des écritures à la scène qui l’a aussi co-produit avec le soutien de la CITF ( commission internationale du théâtre francophone), de l’Institut Français de Paris, de la Cité Internationale des arts de Paris, du Centre Chorégraphique Nationale de Franche-Comté Belfort, de la Compagnie de la Lampe Tempête et la Compagnie Zoukou Yanya et une production de l’Espace Tiné à Dolique, au Congo.
Le spectacle parle de deux femmes diamétralement opposées ; l’une, Ada, tente de s’en sortir au quotidien par adaptation mais l’autre, Eddie crie sa colère en se réveillant tout en sombrant dans le désespoir. La Rhapsodie, surnommé par Ada, cet étrange personnage a le pouvoir de vie et de mort car son mystère, les fantasmes, les terribles assaisonnés de la rumeur d’une liquidation.
Particularités
La création de « Rhapsodie » nacquit par la motivation du metteur en scène de traiter de la migration autrement que comme le font les médias a longueur des journées et de faire comprendre qu’un migrant est, certes, avant tout un être humain qu’il faut traiter avec toute dignité. Échanger permet de se départir des préjugés en donnant la bonne information sur l’autre, l’inconnu connu de travers. Cela a emmené le metteur en scène à concocter quelque chose dans lequel trois actrices de différents horizons, de vies et de parcours différents qui se retrouvent dans un espace vital qui n’est autre qu’un camp des réfugiés, un autre monde à part entière. D’où elles doivent conjuguer les énergies pour survivre. « Comme dit le proverbe africain : « Un seul doigt ne peut pas laver le visage. » J’ai donc recherché des partenaires pour une parfaite réalisation de ce projet qui, du reste, n’est qu’une idée.
Sélectionné au MAPAS, au MASA qui aura lieu du 5 au 12 mars 2022, « Rhapsodie » a été joué le 15 décembre 2020 au Théâtre Cuyas à Gran Canaris de Las Palmas. Le spectacle sera notamment en tournée en juin 2022 à Kinshasa, Douala, Yaoundé, Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie, nous renseigne Abdon Fortuné Kuamba.
Junior Nzeza