Quand les femmes rondeurs racontent …
Regroupées au sein d’un collectif d’artistes, les femmes rondes partagent leurs vies et déboires. Elles fixent, chacune, des lieux où elles ont vécu harcèlements, discriminations et toute sortes des mésaventures : à l’hôpital lors de l’accouchement, dans une boîte de nuit, dans un bus, dans la rue, ou dans une relation amoureuse. Cet échange est une découverte cadrée sur le sexe assaisonnée du dénigrement ponctué pour les unes, d’insultes et pour d’autres, des gestes dévalorisants, en famille et en milieu professionnel. Malgré toutes ces injustices, épreuves, elles s’amusent, assument leurs poids, leurs physiques, leurs lignes et contours : leurs rondeurs qui appâtent certains hommes comme des chiens. Mais, par dessus tout, elles assument leurs diplômes et rassurent de leurs savoirs ainsi que leurs amours pleinement disponibles à offrir non à un crétin mais à un humaniste.
Particularités
Deux particularités, principalement, se dégagent de cette création. La première : le casting des femmes rondes, fortes de taille XXL. La seconde : toutes racontent leurs propres histoires, leurs vécus quotidiens. « Cela vient de l’intérieur de ces femmes, car chacune joue sa vie, le vécu quotidien des femmes rondes, charnues en Afrique en général et à Kinshasa en particulier. Et cela, avec un enthousiasme très soutenu », nous a confié le metteur en scène, Wedou Wetungani.
Création en deux étapes
Étendue pour un mois et demi, la création est divisée en deux étapes. La première étape table sur la recherche des éléments, à savoir : l’analyse du texte, la recherche des matériaux et la maîtrise du texte.
La deuxième et dernière étape, la création proprement dite intercalée de deux semaines de mémorisation du texte.
Avec l’indépendance des mouvements, les jeux de scène soutenus par une ambiance des lumières et des costumes simples, Wedou Wetungani est confiant face à l’assurance, la ténacité, le courage, la tristesse ou la mélancolie par moment, la joie de vivre, l’amour du physique, le manque de complexe de ces femmes, dont trois comédiennes et une musicienne qui restent les tigresses de leurs vécus quotidiens.
Écrite par Papy-Maurice Mbuiti, mise en scène par Wedou Wetungani, interprétée par Flora Ngoya, Déborah Pezit, Francine Kobanghe et Huguette Tolinga (musicienne), une création lumière de Raoul Boloeme, « Plus que large » aura sa grande première en novembre 2021. Le lieu sera fixé en temps utile. À la découverte des qualités des femmes rondes.
Junior Nzeza
