La science sociologique renseigne que toute société doit disposer d’une grille de priorités, une sorte de hiérarchisation des besoins à satisfaire. Sans cela, c’est le désordre total.
C’est ce qui se passe dans une société comme la Société Nationale Congolaise des Chemins de Fer (SNCC). La déliquescence de cette entreprise de l’Etat a connu son apogée vers les années 2007.
Plusieurs dignitaires et autorités pour s’enrichir rapidement, vont bloquer la SNCC, en transportant les minerais voués à l’exportation avec des trucks, au lieu d’utiliser le rail et les wagons de la SNCC. Le manque à gagner ainsi créer, causera la chute brutale de cette grande société de l’Etat.
Cette société, ainsi appauvrie, connait des sérieux problèmes, dont les déraillements en cascade. Le 12 septembre de l’année passée, c’était le déraillement d’un train à Nyunzu dans le Tanganyika.
Tout récemment, près de Lubudi, dans la province du Lualaba, un train marchandise a déraillé, faisant plus de 70 morts, le fait que la direction parle des passagers clandestins n’explique rien, au contraire.
Comme nous avons une justice qui est au service de quelques personnes privilégiées, au lieu de l’être pour toute la société congolaise, on évite de s’attaquer aux véritables causes de cette situation, on place le débat ailleurs. Ces dignitaires et autorités n’ont jamais rendu compte de leur gestion calamiteuse du Katanga, et encore moins de la chute de la SNCC, dont les travailleurs sont pratiquement abandonnés à eux-mêmes.
L’ancien Premier Ministre Matata Ponyo nous a fait rêver sur une possible relève de la SNCC, mais, au final, ce sont toujours des vieux rails, des vieilles locomotives, bref, des vieux trains ramassés dans des bilokos, aux quatre coins du globe. Avec des telles stratégies en trompe-l’œil, il ne faut pas s’étonner de l’ampleur de tous ces déraillements.
Société moribonde, la SNCC, vend ses patrimoines à Goma, Bukavu, Kalundu, Lubumbashi et dans le Lualaba, pour tenter de faire face à ses engagements, dont les décomptes finaux des retraités.
Pascal Hamici