L’ancien chef milicien de l’Union des Patriotes Congolais, UPC, Bosco Ntaganda purge sa peine de 30 ans en prison à la Haye. Reconnu coupable des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre 2002 et 2003 dans la province de l’Ituri située dans l’Est de la RDC.
Il y a tout juste 18 mois.
Une chambre d’instance avait évalué à 30 millions USD, l’enveloppe de dommages causés par cet ex-chef militaire de l’UPC et du Front Patriotique pour la Libération du Congo dans les provinces du Kivu. Dans la foulée, les avocats de certaines victimes et ceux du condamné avaient fait appel de cette décision et la Chambre d’appel leur avait donné en partie raison. Saisie, la Chambre d’appel a aussitôt demandé aux juges de la Chambre d’instance de revoir leur ordonnance sans la moindre contrainte d’un délai.
Un véritable coup de théâtre auquel on assiste, puisqu’il s’agit là, du dossier de réparation aux victimes des crimes du milicien Bosco Ntaganda. Le nombre de ses victimes est évalué à plus de 100 mille personnes selon l’estimation en 1ère instance. Mais pour la Chambre d’appel opposée à ce nombre, la fourchette avancée par la Chambre d’instance est bien large et bien trop imprécise pour pouvoir évaluer correctement le montant de réparation.
Dans l’opinion, la question au cœur des débats en RDC demeure, la pomme de discorde entre les deux chambres de la CPI est-elle amplement suffisante pour compenser la peine infligée aux victimes qui ne demandent que justice soit faite depuis deux décennies ?
L’évidence est que malgré les divergences des chambres et quelque soit le montant final, le seigneur de guerre Bosco Ntaganda n’échappera pas à la note. La dite note sera réglée par les fonds au profit des victimes, un organisme affilié à la CPI. Cet organisme qui a commencé à mettre en place la logistique pour les futures réparations dans l’Est de la RDC, a indiqué dans son dernier rapport, avoir des difficultés à contacter certaines victimes dispersées suite aux multiples et récurrentes attaques des groupes armés en activité en Ituri.
Cette fâcheuse décision de la Chambre d’appel qui est perçu comme un coup de massue sur la tête des victimes, est un autre châtiment de la CPI sur les calvaires que traversent déjà ces dernières, qui malheureusement 20 ans après les crimes, devront encore attendre pour obtenir réparations.
Prince Nitho Jr.