L’hôtel de ville de Kinshasa a résilié en 2019 unilatéralement le contrat de gestion et d’exploitation d’une partie du Grand Marché de Kinshasa communément appelé Zando, signé depuis 2005, le liant à la société Safricom. L’exécutif provincial de Kinshasa reprochait à cette société, le non-respect d’engagements prisent dans le cadre du contrat.
Suite à cette crise qui s’instaurait entre la ville de Kinshasa et Safricom, le gouverneur de la ville de Kinshasa avait sollicité de l’Inspection générale des finances (IFG) une enquête pour tirer les choses au clair. Dans une correspondance signée par l’inspecteur général des finances chef de service Jules Alingete au gouverneur de la ville de Kinshasa en guise de conclusion d’une enquête, il est noté que sur un investissement de 3 551 960,27 dollars américains, la Société africaine de commerce (Safricom) a réalisé des recettes de l’ordre de 26 618 454, 20 dollars américains. Et ce qui frappe les esprits, ce que cette société n’a versé à l’hôtel de ville Kinshasa qu’une somme de 126 000 dollars américains. Le document note un surplus de 23 066 493, 93 de dollars américains. Il est à noter que l’IGF n’a pas déterminé ce que doit avoir réellement la ville de Kinshasa selon les termes du contrat.
Déjà le gouverneur de la ville, peu avant de procéder à la destruction de magasins gérés par Safricom au grand marché de Kinshasa, avait indiqué que ces établissements ne profitaient pas à la population kinoise, les qualifiants de l’anarchie.
Dans un communiqué, Safricom parle de son côté des conclusions de l’IGF sont erronées. Selon cette société : « Après le travail provisoire de l’inspection générale des Finances, les inspecteurs généraux ayant le dossier ont écrit le 11 janvier 2022 à Safricom l’informant par son avocat de leur feuille d’observations et l’invitant à envoyer ses réponses dans les 72 heures à dater de la réception de la correspondance en vue d’une séance de travail entre les deux parties, la lettre a été réceptionnée par le cabinet d’avocat de Safricom le même 11 janvier 2022.» Note ce document de Safricom répondant à l’IGF, avant de poursuivre que « curieusement sans attendre l’expiration du délai de 3 jours, ces inspecteurs ont rédigé les conclusions de l’enquête justement au moment où l’avocat de Safricom terminait la lettre en réponse à celle précitée reçue le 11 janvier 2022 » renchéri ce document.
Tout en rappelant qu’elle a déjà gagné le procès sur ce dossier, Safricom dit être actuellement au niveau de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
À ce stade après la démolition du marché central, le gouverneur de la ville est visiblement déterminé à construire un nouveau marché sur le site qui fait l’objet d’un contentieux. Il a rassuré que les études de faisabilité pour la construction de ce Marché Central sont réalisées à plus de 80 %.
Émille Kayomba