De moins en moins, sont les congolais en général et les Kinois en particulier, surtout la jeune génération, qui se rappellent bien ou ont une idée sur ce que représente la date du 08 janvier 1996 dans l’histoire du pays. Ce crash de l’avion Antonov an-32B sur le marché Type K, qui a donné la mort à plus de 300 personnes à Kinshasa se jette peu à peu dans les oubliettes.

Ce qui est à la base, selon un enseignant des établissements d’enseignement supérieur et universitaire qui a requis l’anonymat, l’histoire de certains faits ayant marqué la vie de notre pays n’est pas enseignée, au profit de certains faits marquants d’autres pays, occidentaux principalement. Il en est de même, poursuit-il, des champions qui ont marqué positivement la vie nationale. « C’est tuer la mémoire collective, il faut changer de fusil d’épaule », lâche-t-il.
Il est vrai que dans les quartiers de Kinshasa, moins des jeunes maîtrisent ou ont l’idée de ce drame du 08 janvier 1996. Un accident classé comme deuxième pire accident aérien du continent africain, causé par cet Antonov qui a fini sa course sur le marché Type K se situant là où se trouve actuellement le marché Simba Zigida dans la commune de Kinshasa en face de l’armée de Ndolo. Nelly Biuma, une vingtaine d’années révolus, trouvée dans la commune de Kinshasa, à quelques encablures dudit marché, dit avoir déjà entendu, « mais je ne sais rien de la date et du comment ça s’est passé, » indique-elle en lingala. Pour Joseph dans la commune de Barumbu, 14 ans, dit de ne savoir rien sur ce drame de Type K.

Du côté des officiels, du gouvernement central aux dirigéants de la municipalité de la commune de Kinshasa, rien n’est imaginé en rapport à cette date du 08 janvier qui a créé vraisemblablement plusieurs orphelins, veufs et veuves. Selon les faits retracés, l’engin prenait son élan sur la piste pour s’envoyer. Nayant pas pu prendre son envol pour cause de surpoid, il a fini sa course sur ce marché. Avec deux survivants de l’avion, plus des victimes ont été comptabilisé au marché, plus de 300 vies perdues, après que les corps aient été écrabouillés, amputés, écrasés ou carrément brûlés par l’avion.
Emille Kayomba