C’est l’une des écoles défigurées de la capitale, prête aussi à accueillir ses élèves dans les conditions sales. Pour un jour de rentrée scolaire normale à l’EP 2 et 8 Makelele à Bandalungwa, seulement une dizaine d’élèves dans une cour d’école habituellement humide. Et dans les bâtiments ruinées et constituées essentiellement des salles de classe, il n’y ni banc, ni mobilier valables pour faciliter le travail des enseignants. ‘‘je suis obligé de corriger les devoirs sur le dos des enfants », s’exclame un enseignant. A l’autre d’ajouter, »pas d’école sans infrastructures et sans banc est pour nous un simple slogan du ministère »
Des vielles bâtisses qui s’enfoncent dans les boues de la rivière Makelele, toiture et murs de clôtures délabrés, c’est un complexe qui vielli, avec lui plus de la moitié de son personnel éligible à la retraite. »J’ai 50 ans de service ici, c’est assez, je veux aussi prendre ma retraite » a évoqué un enseignant visiblement de 3e âge.
Au-delà de servir de poubelles pour certains voisins, le complexe de l’école est devenu le sanctuaire des jeunes désœuvrés du quartier appelés kuluna, qui sèment terreur et pagaille sous l’oeil impuissant de la direction. ‘‘Un groupe de jeunes Kuluna se servent des salles de classe comme toilettes », a déploré le Directeur de l’Ep 8. Avec des installations hygiéniques bouchées et mises hors service, la santé des élèves dans les salles de classe est menacée par les odeurs des urines et de la merde visibles un peu partout. Les quelques parents qui scolarisent encore leurs enfants ici, multiplient les appels au secours qui sont restés vains. »Nous avons assez interpellé, mais sans succès. Est-ce que l’État n’a pas oublié que cette école existe ? », s’interroge un parent d’élève.
inauguré en 1967, l’ex complexe scolaire KOSBAKY, devenu les Écoles primaires Makelele n’ont pas cessé de former malgré l’état crasseux de son site. Mais l’on s’interroge sur la qualité des enseignants dispensés aux élèves dans ces conditions, parce que visiblement, la seule activité qui prospère le mieux dans ces marécages, c’est le maraîchage de fortune.
Constantin Ntambwe