C’est un tableau d’une économie croissante présenté par le Gouvernement congolais pour justifier les politiques publiques et particulièrement économiques du quinquennat finissant. Selon le ministre Nicolas Kazadi des Finances et son collègue Patrick Muyaya Porte-parole du Gouvernement, tous les indicateurs ou presque sont au vert, par rapport à la législature passée, voir depuis des décennies pour certains secteurs. Comment se porte l’économie congolaise cinq ans après l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir ? Quels sont les domaines qui ont excellé et à même d’attester une réelle croissance économique ? Et quelles en sont les réelles conséquences dans le vécu quotidien des ménages ? Des questions qui en appellent d’autres, autant que des défis qui sont encore loin d’être levés.
Pour définir l’économie congolaise, les spécialistes font appel à plusieurs qualificatifs et ce, dans tous les sens. En RDC l’économie est non seulement tournée vers l’extérieur avec plus ou moins 40 pourcent des produits d’importations, mais surtout dominée par le secteur extratif minier qui représente le total des expositions en plus bruts. Mais c’est depuis quelques années seulement dans cette législature que le gouvernement envisage de créer la chaîne de valeur, du cuivre premièrement, du lithium et le cobalt pour les batteries électriques en suite, et enfin le pétrole.
Mais l’économie congolaise c’est aussi la monnaie. Le franc congolais vit le pire moment de son déclin. Il est passé de 1600 francs congolais contre un dollars en 2018, à plus de 2600 francs congolais aujourd’hui. Sa faiblesse est à la base d’une spéculation spectaculaire et sa dépréciation pourrait atteindre 60% l’année prochaine, si les mesures ne sont prises à temps. Après l’exigence en 2023 du paiement des impôts en franc congolais, les observateurs attribuent la dévaluation continue de la monnaie nationale notamment au déficit de la production locale et la mauvaise gestion du budget de l’Etat et de la masse monétaire.
Le secteur informel est une autre paire de manche dont le pays a du mal à maîtriser, au regard de sa forte concentration de potentiel pour les gagnes-petits. Pour combattre l’économie informelle et parvenir à une croissance plus forte et plus inclusive, le gouvernement est encore loin de commencer par mettre en place un système de protection sociale qui permette à tous les citoyens d’accéder aux solutions à leurs besoins sociaux de base pour nouer les deux bouts du mois.
Malgré les chiffres avancés par le gouvernement, il est encore trop tôt d’affirmer le boom ou moins l’élan de développement économique durable. Si Félix Tshisekedi envisage de créer près de 2 millions d’emplois à l’entame de son 2e mandat si jamais il est élu, mais son 1e quinquennat en a générer moins, faute du décollage du secteur agricole. Mais dans la construction des infrastructures, le gouvernement a au moins généré quelques emplois, même si beaucoup d’efforts ont été déployés dans la régularisation de près de 200 milles agents publics non mécanisés, dont les enseignants grâce à la réforme liée à la gratuité de l’enseignement primaire. Les quelques infrastructures construites cependant, ne présentent pas encore grand chose au regard de l’immensité du territoire ainsi que de sa population et sont en deçà du seuil minimum par habitant. Avec un taux d’urbanisation de 4.1% par an, les villes congolaises accueillent ainsi, chaque année, 1 million de citadins supplémentaires. Selon les études, si cette tendance se poursuit, la population urbaine pourrait doubler en l’espace de 15 ans seulement.
Il est vrai que le gouvernement se félicite d’avoir triplé le budget de 5 à 16 milliards de dollars américains, avec une pression fiscale qui avoisine 15%, les réserves de change qui ont atteint 4 milliards. Mais tous ces efforts ne sont pas ressentis dans les économies des ménages à cause notamment du taux d’inflation qui est parti de 7 en 2019 à 22% en 2023 contre une croissance de plus ou moins 6% seulement. Le gouvernement des warriors se justifie par la crise sanitaire liée au COVID-19 et les soubressauts de la coalition FCC – CACH, couplée à la crise ruso-ukrainienne qui ont secoué toutes les économies du monde certes ! mais les congolais nourris par l’espoir suscité par la passation pacifique et démocratique du pouvoir en 2019, revendiquent n’avoir pas été rassasiés par la politique générale du gouvernement fondée sur la promesse phare de Félix Tshisekedi, dite »LE PEUPLE D’ABORD ».
La rédaction de b-onetv.cd