La journée du 8 Mars a coïncidé avec la clôture du dépôt de candidature pour les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs ainsi que celles des sénateurs. Si l’on jette un œil sur les candidatures déclarées, il ressort que la majorité des candidats ont été proposés par les partis ou plate-forme politiques. À Kinshasa, trois candidats se présentaient comme de l’Udps pour avoir le fauteuil occupé par Gentiny Ngobila. Deo kasongo, Martyr Diyavanga, Gerard Mulumba Mulumba étaient à la recherche d’un parrainage au sein du parti au pouvoir mais c’est finalement sur Daniel Bumba que le parti au pouvoir a fait le choix pour conduire la Ville de Kinshasa.
Dans le Haut Katanga, l’ancien gouverneur Jacques Kyabula a réussi à avoir la confiance de l’Union Sacrée et de son allié l’Udps pour gérer à nouveau cette province. Un choix qui ne fait pas l’unanimité tant au sein de l’Udps qu’au sein de la communauté katangaise. Dans le Lualaba voisin, Fifi Masuka s’est arrangé pour imposer son choix. Ayant le soutien de Kinshasa, sa candidature est incontournable. Dans le Sud Ubangi, Jean Pierre Bemba ne jure que sur la victoire de son candidat à la tête de son fief naturel. Au Sud Kivu, l’Unc de Vital Kamerhe caresse le gouvernorat. Couac tout de même, le frère au président national a posé sa candidature sans le consentement de sa hiérarchie qui, elle, a jeté son dévolu sur une autre candidature.
L’échantillon des situations de quelques provinces témoigne à quel point Kinshasa tient à contrôler les exécutifs provinciaux. Un contrôle qui fait paraître deux réalités : premièrement, Kinshasa veut ainsi avoir un œil sur les animateurs des provinces pour que ces derniers dépendent d’elle. Deuxièmement, l’ignorance des choix voulus par le peuple via leur représentant que sont les députés provinciaux. Pour certains observateurs, le diktat de Kinshasa aura une influence négative sur la marche des provinces. Selon eux, ces choix ne travailleront que pour satisfaire leur parrain de Kinshasa.
Lors de la législature passée, plusieurs provinces sont passées à côté, à cause justement des parrainages. Le Kasaï Oriental, le Kasaï, le Maï-Ndombe ont connu une instabilité institutionnelle à cause notamment de ces choix dictés par Kinshasa. Des choix en déphasage total avec la réalité sur terrain. L’autre pan moins divulgué, c’est le marchandage imposé par les élus provinciaux pour porter leur choix sur un candidat gouverneur. Avec cette pratique décriée par la Commission Électorale Nationale Indépendante, c’est l’oligarchie qui s’impose au détriment de la méritocratie.
La question est posée : peut on laisser libre choix aux députés provinciaux pour élire un gouverneur capable de relever le défi sur terrain ou doit-on toujours laisser Kinshasa contrôler les choix des élus en provinces. Une autre voix pense que les deux peuvent aller de paire, la réalité politique et la réalité sur terrain, mais à condition d’avoir des élus provinciaux mûrs et conscients du rôle qui est le leurs. Que dire de la qualité de ces élus issus des urnes ? Les partis politiques ont un grand travail pour sensibiliser leurs membres quant à la manière de faire un bon choix.
La rédaction de b-onetv.cd