C’est le déclic : la déliquescence de la situation politique, sociale et économique, un constat à l’origine de cette expression de ras-le- bol social avec en fond sonore un titre de rap : «nini to sali te ? ». Signé Yuma Dash et Zozo Machine, deux rappeurs de Kinshasa, le texte témoigne du climat politique précaire, d’extrême marasme économique et social dans le pays. Un mélange de colère et de résignation, le morceau, produit par le groupe MPR (musique Populaire de la Révolution), un collectif underground de Kinshasa se répand comme une traînée de poudre via les réseaux sociaux et continue à galvaniser la population.
Le rap MPR a joué un rôle, il a mis les mots sur la révolte des consciences et les injustices sociales vécues par les Congolais. Avec le succès viral de ce titre de rap devenu, l’hymne de la population, ce morceau de musique apparaît comme un moyen d’expression sociale, aujourd’hui, il est difficile d’ignorer les tensions sociales et le climat politique congolais. Le rap MPR est conscient, il a choisi la voix afin de résilier cette petite révolution interne. Loin d’être une plateforme de revendications sociales et politiques, le groupe a brossé une critique de la société congolaise et a livré l’allégorie d’une RDC qui détourne son attention des injustices sociales que subit sa population.
Au-delà d’une production musicale, la Musique Populaire de la Révolution a utilisé un moyen d’expression pour faire passer un message, tout est bon pour toucher un public plus large.
La Musique Populaire de la Révolution est un groupe et collectif de rap, mené par Yuma Dash et Zozo Machine, le groupe est dans la catégorie de révélation hip-hop de ces dernières années. Il compte une dizaine des titres studio. Mpr développe des textes parfois engagés et une musique hybride entre la rumba (pour l’orchestration) et le rap (pour les voix). La musique de Mpr fusionne les influences et combine les rythmiques de percussions congolaises, les mélodies congolaises avec le hip-hop urbain, portées par un mélange subtil d’instruments traditionnels et de sons modernes.
Son nom Mpr possède plusieurs symboliques : il s’inspire des années Zaïre de Mobutu et de son Mouvement Populaire pour la Révolution, l’ancien parti unique sous sa dictature. Bien que la fresque de Mobutu plane sur l’esprit du groupe, son nom inspire Musique Populaire de la Révolution « comme si on chantait pour éveiller les consciences au moyen d’une musique de résilience et de survie ». Mais qu’on ne se méprenne pas, la puissance du message Mpr milite avant tout pour le bien-être social.
JX