Les armées de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est, les forces de la Communauté des États de l’Afrique Australe – SADC vont également se déployer dans les Kivu, après l’accord trouvé entre les autorités de la RDC et les 16 pays de l’organisation, donc, l’Afrique du Sud, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe ou encore la Tanzanie, pour ne citer que ceux-là, vont déployer dans les jours avenir leurs militaires sur le sol congolais, en raison de la traque des forces négatives, principalement le M23 soutenu par le Rwanda.
Le but est de pacifier une région qui ne connaît que les bruits des armes depuis trois décennies environ – mission dont les éternelles forces des Nations-Unies et récemment, les alliés de l’EAC n’ont pas pu accomplir. Pourquoi recourir à une nouvelle présence militaire étrangère dans une région où la monusco et les forces de l’EAC ont carrément échoué? Comment l’opinion a-t-elle perçu ce nouvel engagement du gouvernement ? Qu’est-ce qui manque à la RDC pour se déterminer par rapport à la paix dans la partie Est du pays? En réalité, le gouvernement de la RDC est déçu, sinon, regrette l’attitude des forces régionales de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est face aux aux M23 supplétifs du Rwanda. Comme il n’était ni question de négocier, moins encore, de constituer des zones tampons entre l’armée loyaliste et les localités jadis occupées par les insurgés, Kinshasa ne jure désormais que sur le retrait total des armées qui ont trahi le mandat offensif, pourtant consacré par l’accord de Nairobi.
Pour ne pas encore laisser le Rwanda et ses affidés faire la loi sur les collines de Rutshuru et Masisi, Kinshasa a sollicité et obtenu le renfort de ses vieux alliés de la SADC. Mais l’opinion surprise par ce nouvel engagement du gouvernement, redoute le scénario de l’impuissance vécu avec les forces de la monusco et les troupes de l’EAC. Elles sont accusées de collaborer avec les rebelles et se sont montrées moins dissuasives et inefficaces même face aux violences commises sur les civils. Cet énième recours aux forces armées étrangères, est-il justifié ? La raison serait l’absence de l’autorité publique dans certaines zones, ce qui donne accès à l’occupation de ces territoires par des forces négatives. »Avec la présence des militaires angolais, sud-africains, zimbabwéens ou namibiens, qui sont déjà intervenus dans les situations similaires au Congo Kinshasa, ils peuvent contribuer à la restauration de la paix, le temps que le pays paracheve la reconstruction de son armée et l’en débarrasse des brebis galeuses » , a fait remarquer un observateur.
Que devient le programme de désescalade entre Kinshasa et Kigali autour du M23, – programme déjà déclenché, grâce notamment aux processus de Nairobi et de Luanda ? S’il faut s’en tenir aux nouvelles démarches menées par le gouvernement de la République Démocratique du Congo, tout reste à croire que les forces régionales de l’EAC n’ont pas obéi à leur mandat offensif, ce qui ne justifie plus leur présence sur le territoire congolais.
Le remplacement des militaires des pays de l’Afrique de l’Est par ceux de la communauté des pays de l’Afrique Australe, pose questions au sein de la population, surtout celle de la région concernée. La société civile exige des explications sur l’opportunité d’une nouvelle présence militaire, surtout des actions claires et échelonnées dans le temps, pour enfin mettre fin aux aventures du Rwanda et ses alliés. Entre-temps, l’idéal pour tous les compatriotes congolais, c’est de voir les forces armées de la République Démocratique du Congo remonter en force grâce à un programme volontariste du gouvernement, et en finir avec la sous-traitance de la sécurité des frontières et des paisibles citoyens du pays de Lumumba.
Constatin Ntambwe