Alors qu’en décembre 2022, lors de sa descente sur le site de l’Université Officielle de Mbuji-Mayi (UOM) où les travaux de construction des nouveaux bâtiments sont en cours, Isabelle Kibasa avait affirmé que le financement venait de l’argent du RAM à coût de 42 millions USD, le Ministre de l’ESU Mohindo Nzangi balaye ces affirmations du revers de la main. Pour lui il s’agit des chiffres de la rue.

Au côté de son collègue de la communication et médias, porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya, tous deux devant les journalistes dans le cadre du briefing-presse de ce mercredi 11 janvier, le Ministre Nzangi a indiqué que « la polémique sur les chiffres devrait commencer par la polémique sur qui est habilité à donner les chiffres. Alors si celui qui a signé les contrats vous donne les chiffres, allez-vous vous fiez au chiffre de la rue? » répond-il à un journaliste, en faisant savoir que les travaux sont préfinancés par les entreprises qui ont gagné les marchés selon les règles de l’art. Celà, avant d’indiquer qu’il ne va pas entrer dans le fond de la question car le nom de celle qui a allégué ces affirmations ne ressemble à aucun de ses conseillers.

Concernant l’investigation qui doit être ouverte à la Cour des Comptes sur l’exécution des marchés publics dans le cadre du programme de réhabilitation et construction de 5 établissements d’enseignements supérieur et universitaire, notamment l’Université officielle de Mbuji-Mayi, de l’Université de Kanaga, de l’Université de Bunia, de l’Université Pendagogique Nationale et de l’Institut du Bâtiment et des Travaux Publicis, le Ministre de l’ESU se montre confiant. « La Cour des comptes fait son travail, qui est celui de pouvoir vérifier la régularité des actes qui sont posés notamment toutes les questions qui concernent les marchés publics comme celle-ci… Je suis d’ailleurs très comptant que la Cour des comptes soit saisie du dossier et je suis très sûr qu’il (les juges) vont devoir rendre rapport pour effectivement confirmer la régularité de tous les acts qui ont été posés ».
Ce projet sur les 5 établissements constituent la première phase d’un programme de construction et de réhabilitation des universités et instituts supérieurs dans le pays. La deuxième phase concerne l’université de Goma, l’université de Lubumbashi, l’université de Kikwit, l’université de Mbandaka et l’institut supérieur de commerce de Matadi. « Une première depuis l’indépendance, » indique le Ministre de tutelle. Concernant le retard observé dans la première phase avec les établissements du Kasaï par rapport à ceux de Kinshasa, Muhindo l’attribue aux conditions d’approvisionnement qui ne sont pas les mêmes dans les deux coins du pays.
Emille Kayomba