Face à l’occupation de plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi par le M23, la population de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu a manifesté son désapprobation dans la rue ce dimanche. La journée a commencé par des barricades sur certaines routes, ce qui traduit le fait qu’elles ont été posées la nuit. Il s’agit d’un mouvement de protestation initié par les organisations de la société civile, qui exigent le retrait du M23 des localités que ses combattants occupent, mais aussi le passage à l’offensive de la force régionale de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est.

Des témoignes de la société civile sur place, l’on apprend que la ville de Goma tend vers l’asphyxie totale, car les axes Goma-Rutshuru et Goma-Kitshanga sont coupés, avec cette guerre imposée par le M23 appuyé par le Rwanda. Ces manifestations de la population qui ont commencé depuis vendredi dernier donnent déjà lieu à plusieurs conséquences touchant les populations.

Nombreuses activités socio-économiques tournent au ralenti, la paralysie totale d’activités est constatée vers le Nord du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Il faut dire que c’est une deuxième série de manifestations, après la manifestation étouffée en mi-janvier, dont les revendications impliquent la force de l’EAC au Congo depuis novembre 2022. Trois mois après, c’est le sentiment d’impatience qui s’exprime au sein de la population, qui voit au déploiement de la force de la sous-région Est-Africaine une lueur d’espoir quant à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Emille Kayomba