Dans les trafics illicites d’armes et des munitions qui sévissent dans la partie Est de la RDC, il n’y a pas que des civils véreux qui sont impliqués. mais aussi des éléments de l’armée congolaise. L’exemple le plus patent est le cas de l’Ituri, où quatre officiers supérieurs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ainsi que des civils impliqués dans cette entreprise nébuleuse ont été présentés au gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant Général Johnny Luboya N’kashama, accompagné de quelques membres de son équipe.
Il y concrètement 3 groupes des criminels qui ont été présentés au gouverneur militaire, a annoncé le porte-parole du gouvernement militaire de l’Ituri le Lieutenant Jules Ngongo. Le premier était composé de 4 sur 7 officiers incriminés dont 3 en cavale et 1 soldat de rang parmi les 4 officiers arrêtés, 3 femmes avec comme pièce maîtresse, Madame Solange Makusi, tous impliqués dans le trafic d’armes et munitions de guerre destinées au ravitaillement des groupes armés entre autres la milice CODECO dont le marché se passait dans 3 localités du territoire de Djugu, Nizi, Bambu et Kobu, fiefs de cette milice.
Si dans le deuxième groupe présenté, il y a 5 arnaqueurs détenus à la prison centrale de Bunia utilisant les profils de l’autorité provinciale ou de ses collaborateurs aux fins de se faire remettre de l’argent auprès des leurs victimes sur les réseaux sociaux, le dernier groupe est composé d’un taximan-moto. Celui-ci a été appréhendé pour avoir assuré le transport de ces armes et munitions vers leurs utilisateurs qui posent des actes qui écument la population, à savoir les miliciens.
Outre le taximan-moto qui assurait le transport des munitions, la voiture de marque CORONA couleur grise, plaque N°5255AB_07 qui passait inaperçue, à l’abri de tout soupçon, car appartenant à un officier supérieur des FARDC était utilisée à cette fin.
Ces auteurs du trafic d’armes et munitions de guerre ont été appréhendés à la suite de l’arrestation de Mme Solange Makusi par les éléments de 312 régiment commis à la barrière de contrôle sur le pont de la rivière Nizi. C’est en remontant la filière pour démenteler le réseau que ces 7 officiers des FARDC sont tombés dans les mailles des forces régulières, qui sont également à la trousse de 3 sur ces 7 officiers qui sont en cavale.
Pour sa part, le Lieutenant général Jonnhy Luboya a appelé la population iturienne d’oeuvrer pour mettre fin aux tueries dans la province, ce qui ouvrira la voie à la levée de l »état de siège instauré depuis le mois de mai 2021. « le mal de l’Ituri, c’est nous les Ituriens et non l’armée qui tue, mais les Ituriens eux-mêmes. Tous les officiers qui font du mal, nous les exposons au public et dans les communautés on ne doit pas avoir des milices d’autodéfense parce que ce sont elles qui tuent. Le jour où vous arrêterez les tueries, ce sera la fin de l’état de siège, et nous partirons pour laisser à l’administration civile de continuer, au contraire, si les tueries perdurent, nous ne partirons pas » a-t-il dit.
Émile Kayomba