Le projet de loi des finances exercice 2022 a été adopté par l’Assemblée nationale. Dans la foulée du débat avant adoption, une voix s’était levée, une prise de parole risquée, mais historique prise par le Président ai de l’UDPS, devant ses collègues députés. L’enfant terrible de la 10e rue a plaidé pour la réduction à moitié des salaires des membres du Gouvernement, des élus, et même des frais de fonctionnement des cabinets politiques. Ceci en faveur, notamment de l’augmentation des dépenses de l’éducation et des forces de défense et sécurité. C’est pour la première fois que le président intérimaire de l’Udps fasse l’unanimité au sein de la classe sociale et politique, auprès même de ses détracteurs du FCC, qui forment le bloc de l’opposition.
Sur un ton ferme, Jean-Marc KABUND a rappelé aux députés nationaux, au 1er Ministre Jean-Michel SAMA LUKONDE et à son gouvernement, ses convictions de socio-démocrate, qui n’ont de penchant que sur la recherche de l’intérêt général. A-t-il été entendu ? Combien se sont-ils appropriés ces propositions? Et à quand la fin de la pire injustice sociale dans la répartition des richesses nationales ? C’est du moins les questions qui reviennent après le grand oral de l’élu de Mont-Amba et 1er Vice Président de l’Assemblée nationale.
Ce discours n’est pas nouveau. On en parle toujours, et il se raconte dans les matinées politiques et syndicales, des cadres adaptés pour les réflexions, non appropriés cependant, pour la prise de décision. Mais les indignés ont raté quand même le virage du sursaut patriotique après la déclaration d’un aussi grand acteur du parti au pouvoir. Ça serait logique de voir une mobilisation générale des acteurs sociaux et politiques au lendemain de ce discours, pour porter haut et fort la cause de tout un peuple. Hélas ! Ni enseignants, moins les organisations citoyennes se sont servis de la brèche ouverte par le stratège de Limete. Si les militaires et policiers sont privés des droits de revendiquer et de grever, leurs dépendants, épouses et enfants ont manqué l’occasion de se délivrer d’une précarité qui n’a que trop durée. Les décideurs et membres des institutions politiques bénéficiaires des avantages des lois des finances depuis des années, continuent à croiser les doigts pour que jamais des tels acquis ne leur soient enlevés au nom d’une quelconque solidarité. Ce n’est un secret pour personne : les emplois les plus convoités, bonifiés par un enrichissement personnel et facile au Congo Démocratique, sont politiques.
Dans un pays réputé pauvre, où le revenu moyen de la population frôle un malheureux dollar, et plus de 80 % du revenu national ne profite qu’à une poignée d’individus, rester indifférent après une telle déclaration choc, c’est être complice d’une injustice sociale que l’humanité n’a jamais connu.
Constantin NTAMBWE