Le flou, l’incertitude, l’agitation ont plané durant deux semaines et un jour après la démission annoncée de Jean-Marc Kabund. L’opinion était focalisée sur la décision de la convention démocratique du parti ; une décision sans appel. Ce temps de répit au sein de l’union pour la Démocratie et le Progrès Social a abouti à la destitution et à la radiation de Jean-Marc Kabund.
L’iceberg dans l’océan Udps s’est fondu sous la forte chaleur des pesanteurs politiques mêlées des bavures et des inimitiés. L’adulé d’hier est devenu le banni, la politique est dynamique, les choses peuvent aller vite, voire très vite.
Jean Marc Kabund, l’homme de la situation.
L’ascension de Jean-Marc Kabund commence en juillet 2016 lorsque le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, le nomme secrétaire général de cette formation politique. A l’époque, l’homme n’avait que 35 ans et avait derrière lui deux décennies d’activisme au sein de la fille ainée de l’opposition de l’époque dans la ville de Kamina dans le Haut Lomami. Aussitôt, il se fait remarquer dans sa nouvelle casquette lors des événements de septembre 2016 où les militants de l’opposition et les forces de l’ordre se sont affrontés dans la rue. Jean Marc Kabund réussi la mobilisation et confirme la ligne radicale qu’il a incarné au sein du parti.
Sa nomination est la dernière du vivant d’Etienne Tshisekedi avant sa mort en février 2017. Après l’organisation du congrès en mars 2018, Felix Tshisekedi est élu président national de l’udps et reconduit Jean-Marc Kabund comme secrétaire général du parti. Contesté par certains cadors du parti, Felix Tshisekedi va s’appuyer sur Jean-Marc kabund qui a le soutien de la base (militants du Parti).
Réunis à Genève en novembre 2018, les principaux leaders de l’opposition se rangent derrière la candidature de Martin Fayulu pour la présidentielle de décembre 2018. Jean-Marc Kabund agite le spectre de la destitution de Felix Tshisekedi pour qu’il retire sa signature de l’accord conclu en Suisse. Et c’est cette influence sur les militants qui va certainement convaincre Félix Tshisekedi, la veille de son investiture à la magistrature suprême, pour le nommer président intérimaire de l’UDPS, mais sa méthode divise. L’intérim s’éternise et l’organisation du congrès n’est pas à l’ordre du jour. Il lui est reproché les revers essuyés par le parti lors des sénatoriales et des élections des gouverneurs.
Fort du soutien de la base et du président de la République, Jean-Marc Kabund est élu premier-vice président du bureau de l’Assemblée nationale dans le format FCC CACH. Il sera une année après déchu suite à une motion, Jean-Marc Kabund y reviendra en force après la destitution du bureau Mabunda ; destitution dont son rôle a été prépondérant.
Ses erreurs vont le rattraper et la goutte qui a fait déborder le vase est l’altercation entre sa garde rapprochée et un élément de la garde républicaine.
Son tweet annonçant sa démission interprétée comme un chantage à l’endroit du Chef de l’Etat donne lieu à une avalanche des désaveux qui va pousser le parti à prendre une position officielle, sa radiation de l’UDPS. Une décision commentée de diverses manières selon que l’on est pro ou anti kabund.
Ces derniers jours, dans le dossier kabund : https://b-onetv.cd/jean-marc-kabund-radie-de-ludps/
Alain Mboma