Les femmes ne sont pas une catégorie à part, elles sont des individus semblables au sexe masculin contrairement à une pensée qu’on qualifierait de primitive qui perdure dans le temps et dans l’espace. Il faut réparer les effets de discrimination en favorisant une catégorie exclue ou marginalisée.
Initialement, la place accordée à la femme, la mettait dans une position inférieure, une situation de soumission vis-à-vis de l’homme. Ainsi, elle s’occupait du foyer, des enfants, du bien-être de l’époux, pour que celui-ci soit détaché des soucis du quotidien afin de pouvoir se consacrer à des activités plus valorisantes (professionnelles ou politiques)
Aujourd’hui, avec la parité quel serait la cohabitation entre la parité et la dot toutes perçues de nos jours comme des vertus en RDC. Le paradoxe sur la dot et la parité parait actuellement comme un vrai point de discussion.
En effet, dans la conception ontologique africaine, c’est le futur mari et/ou sa famille qui apporte des biens, au profit de sa belle-famille. La dot africaine constitue un ensemble d’objets et des cadeaux en espèces et/ou en nature, offerts par la famille du fiancé à celle de la fiancée, pour exprimer symboliquement l’hommage que la famille de l’ épouse exige.
C’est le 08 mars, la journée internationale des droits des femmes, une journée engagée pour asseoir la parité entre les hommes et les femmes. A cet effet, beaucoup de choses ont changé. D’abord sur le plan juridique, contrairement à la situation antérieure, la femme mariée n’a plus besoin de l’autorisation maritale pour se faire engager quelque part. Sur le plan social, la femme peut exercer n’importe quel métier, au même titre que l’homme. Il n’existe plus des métiers exclusivement féminins ou masculins.
Pour notre part, nous avons axé notre enquête sur la dot. L’hypothèse, sous forme de question, doit donner la réponse, sur le maintien ou non, de la dot, au nom de la parité. N’est-ce pas une contradiction que de maintenir la dot, à l’heure de la parité ? Beaucoup de femmes déclarent, aujourd’hui, que le mariage, institution qui plaçait les femmes, pratiquement sous le joug des hommes, ne joue plus le même rôle maintenant. Une femme qui a les mêmes diplômes que les hommes, peut se suffire, partant, le mariage ne constitue plus pour elle, un espace de protection.
Puisque la parité nous vient de la civilisation occidentale, il faut rappeler qu’il y a quelques siècles, la dot venait de la famille de la femme. Ne fallait-il pas procéder à une adaptation par rapport à nos coutumes à nous, en ce qui concerne l’Afrique ? Dans un pays comme la France, les unions libres représentent environ 50% de vie commune entre un homme et une femme, pour ne pas aller plus loin. Dans ces unions libres, le contrat se termine à l’amiable, lorsqu’un conjoint s’est lassé de l’autre. Pas de divorce, pas de conciliabule, chacun va de son côté, c’est terminé.
En République démocratique du Congo, les unions libres, s’accroissent aussi. Est-ce du désordre ou un ordre nouveau ? A chacun d’y répondre sans doute. Cependant, le code de la famille, jamais abrogé, en donne quelques réponses, notamment en ce qui concerne les enfants. Dans ce code, la notion d’enfants illégitimes n’y est plus de mises. Mais, pour faire responsable, ne faut-il pas le réaménager ? Le débat concernant le statut de la femme doit faire l’objet d’un débat sérieux, au lieu de laisser la situation dans une sorte de flou artistique qui ne résout rien dans le fond.
Pascal Hamici