Envahie d’émotions fortes liées à la perte d’un proche, la salle de spectacle de la Compagnie Théâtre Les Intrigants a servi de cadre à la cérémonie d’hommage à Dominique Aneki Ntinu Lusaku, journaliste, chroniqueur culturel à la RTNC, décédé depuis le 4 novembre dernier à Kinshasa. Témoignages et diffusion d’un film documentaire retraçant la vie de l’illustre disparu.
Ouvrant le bal des témoignages, Mitenda Mwadi Yinda, directeur artistique, a relaté sa rencontre avec le défunt, se rappelant de sa présence aux répétitions en gratifiant de son sourire lumineux et de son rire chaleureux et brouillant.
Il avait découvert un personnage assez complexe.
« Aneki était une personne de caractère, aimable, courtois, vous saluant en appelant les messieurs « tata » et les dames « mama » suivi de votre nom. Mais l’infatigable Aneki, affichait aussi un comportement cyclothymique. Dans son travail, le chroniqueur invertébré faisait preuve d’une extrême autonomie. Philosophe, doué d’un extraordinaire esprit d’humanisme, il n’hésitait pas de sacrifier ses moments de détente pour son bébé, Soleil, qu’il trimbalait partout. Il a vu naître les Joucotej qu’il a accompagné jusqu’au jour de son décès » , a déclaré Sieur Mitendo très ému.
« Intègre, il l’était ! Le Kimbanguiste convaincu et convainquant s’en est allé. Aujourd’hui, nous disons : « au revoir à tata na Soleil, au mangeur du micro, à l’ami, au frère, à l’artiste, au chroniqueur ! »
Parmi les intervenants, Jeannot Matwaki, chroniqueur culturel, qui a témoigné la profondeur et la grandeur d’esprit qu’était Papa Aneki comme l’appelaient lui et ses autres confrères. « Papa Aneki, c’est un modèle. Il a accompagné les artistes même sans un sou. L’amour est plus fort que la mort. Les morts ne sont pas morts. Que son âme repose en paix ! Car il a fait sa part. » A renchérit le journaliste de la Radio Okapi.
Noble exalté, Kongo immortel, au Kongo Central, à Ntimansi, où il naquit en 1945. La levée du corps de Dominique Aneki Ntinu Lusaku se fera aujourd’hui à la morgue de l’hôpital général de référence, ex Maman Yemo.
« Cher Aneki, tu as tout vu, tu as tout fait, tu nous as donné l’image qui nous manquait. Tu étais notre porte-parole auprès des tiers net du public. Que te reste-t-il ? Franchir la Grande Muraille. Maintenant, va, cours, vole et venge-nous ! ». À conclu le directeur artistique du CIAJ, avec plein d’émotions et larmes aux yeux car voulant des obsèques dignes de l’homme.
Junior Nzeza