Une alerte certaine s’est observée à Minova à moins de 150 Km de Goma, par la mort d’une cinquantaine de chèvres, ainsi que de quelques vaches suite à l’inhalation du gaz. Ce drame sonne un avertissement sur un danger qui se présente comme une épée de Damoclès, le gaz méthane du lac Kivu est à craindre, la menace est réelle, le lac est explosif, il serait mieux de procéder urgemment à son dégazage et à l’exploitation.
Selon certains spécialistes du secteur, le gaz méthane du lac Kivu, menace d’exploser de manière imminente, du fait de sa montée vers la surface. Si ce phénomène arrivait à terme, contrairement au dioxyde de carbone (CO2) qui asphyxie, le gaz méthane lui s’enflamme et explose dans une véritable vision apocalyptique.
Cette menace n’a qu’un seul remède : l’exploitation du gaz méthane du Lac Kivu. Au Rwanda voisin, pays avec lequel nous partageons ce lac avec le Burundi, la Tanzanie et la Zambie, exploite à petite échelle le gaz méthane, mais il faut en arriver à une exploitation industrielle pour juguler le danger.
En cas d’explosion, la conséquence serait un lourd bilan d’environ 3 millions de morts à Goma, Bukavu, Kalehe, Gisenyi, Kibuyu Kamembe, Idjwi et Kabare. De plus, il y aurait aussi d’importants dégâts matériels estimés à environ 7 milliards de dollars américains (fermes, plantations, parcs Kahuzi-Biega et Virunga, bateaux, champs, etc. Pourtant, l’exploitation de ce gaz méthane générerait des centaines de millions de dollars américains.
Sur le plan scientifique, c’est surtout l’intensification de l’activité sismique des volcans Nyiragongo et Nyamulagira qui ferait craindre l’imminence d’une catastrophe. Si en 2010, le gaz méthane était à 80 m de la surface du lac, en 2015, il est monté à 9 si jamais ce gaz atteignait 3 m de la surface, l’explosion serait irréversible, mais nous ignorons sa vitesse par an.
Le lac Kivu a une surface de 2700 km² et une profondeur de 50 km de profondeur. Le gaz méthane dans le lac Kivu à un volume de 53 000 m³ et en plus renouvelable.
Pascal Hamici