Dans une mise au point volumineuse rendue publique ce samedi 06 avril 2024, le Front Commun pour le Congo (FCC) monte au créneau pour dénoncer les allégations susceptibles des « poursuites judiciaires » du secrétaire général de l’UDPS et les aveux « stupéfiants et invérifiables » d’un proche de Corneille Nangaa de la Rébellion AFC contre son leader Joseph Kabila. Pour cette plateforme politique, l’ancien chef d’Etat congolais est l’antithèse de toutes les accusations portées contre lui car, dit-elle dans ce document signé par son coordonnateur Raymond Tshibanda, il « est connu pour être un homme de paix et de dialogue, un patriote et démocrate avéré, un Homme d’Etat respectueux de la Constitution de la République, ainsi que de son serment de respecter cette loi suprême du pays ».

Pour cette famille politique de Joseph Kabila, les allégations d’Augustin Kabuya, sont de nature à justifier le régime au pouvoir, « Interpellé, par les militants de son parti, sur la non tenue des promesses démagogiques qui leur avaient été faites, ainsi qu’à la population congolaise ». Ainsi, son autorité morale qu’elle qualifié d’artisan de la première alternance politique pacifique en RDC, mérite « respect et considérations ».
En rappelant les actions de son leader réalisées pendant ses 18 ans de règne, notamment la réunification du pays jadis séparé en trois parties avec chacune une administration et parrain extérieur, mais aussi la mise en déroute du M23 avec l’aide de la SADC, le FCC s’est attaqué farouchement à la diplomatie de l’actuel pouvoir. Pour lui, elle « manque de lucidité analytique et de profondeur stratégique, l’une des manifestations en est le séjour à Kinshasa, pendant 14 mois, tous frais payés par le trésor public, des représentants du M23, groupe armé aujourd’hui désigné comme suppôt des intérêts étrangers et ennemi de la Nation ».
Traitant le régime actuel de vouloir instaurer la « dictature », le front Commun pour le Congo a dit réaffirmer sa détermination « à user de toutes les voies autorisées par la Constitution pour, avec le concours actif du peuple congolais, faire échec à la dictature et empêcher la transformation programmée de la République démocratique du Congo en « Archipel du Gulag » ou en « Empire du Silence ».
Il parle également d’une campagne de diabolisation du pouvoir en vue de « préparer l’opinion nationale et internationale à des interpellations injustifées et à une mise en accusation déjà programmées ». Il s’agit, poursuit la famille politique de Kabila, d’une « menace présidentielle de remplir les prisons de tous les résistants à la pensée unique, et la levée récente du moratoire sur l’exécution de la peine de mort, a pour objectif de cristalliser, dans le pays, un climat de terreur… ».

Cette mise au point du FCC est une réponse aux propos du Secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya, qui a accusé le Président de la République honoraire Joseph Kabila d’être derrière le M23 et d’avoir quitté le pays en catimini. Des propos intervenus après que quelques membre du parti PPRD ont marqué leur présence aux côtés de l’actuel leader du mouvement politico-militaire AFC hostile au régime de Kinshasa, Corneille Nangaa.
Ce vendredi, les renseignements militaires ont présenté un proche collaborateur de Corneille Nangaa, Eric Nkuba arrêté dans des circonstances non encore expliquées, par les services spécialisés, dit le porte-parole de l’armée Sylvain Ekenge Bomusa. Ce rebelle a fait une déposition qui parle de la complicité de quelques hommes politiques congolais notamment Joseph Kabila à ce groupe rebelle allié au M23 soutenu par le Rwanda. Il y a sur cette liste d’autres personnalités comme Joseph Olenga Nkoy, André Claudel Lubaya, Patient Sayiba qui ont d’ailleurs démenti ces aveux d’Eric Nkuba. C’est un feuilleton qui a encore ses jours au pays.
Emille Kayomba