Le moment arrive où il faut regarder la vérité en face, en ce qui concerne la situation dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. S’il faut se rendre compte que l’instauration de l’état de siège dans ces deux provinces, ne donne pas les résultats escomptés, il serait encore temps d’y mettre fin et de chercher d’autres moyens pour réduire l’insécurité dans ces provinces de la République démocratique du Congo.
Il est vrai que, le Gouverneur de l’Ituri, le général Luboya a été rappelé à Kinshasa concernant l’état sécuritaire qui prévaut dans sa province, mais pourquoi ne pas l’avoir fait aussi pour son collègue du Nord-Kivu, le général Kongba ? Dans cette dernière province, la situation a déjà dépassé le seuil du tolérable depuis belle lurette. Nous sommes maintenant dans une constante situation de l’intolérable.
A Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, on tue chaque jour. Dans les 11 quartiers de l’une des deux communes de la ville de Goma, une organisation de la jeunesse, dont le président est monsieur Claude Rugo, y a organisé des séances d’échanges, en mobilisant les 2 conseils de la jeunesse de cette commune, en y invitant des autorités municipales, pour tenter de trouver des solutions à cette terrible situation. Ces séances, se sont d’abord tenues dans les quartiers Virunga, Majengo et Murara.
Dans le territoire de Nyiragongo, le président territorial de la jeunesse, monsieur Stay Strong Moliro, se bat avec ses membres pour essayer de réduire le cycle de la violence dans cette partie du Nord-Kivu. La jeunesse de ce territoire, accuse certains magistrats et des militaires d’entretenir cet état de la violence, notamment, en intervenant dans des conflits ethno-tribalistes dans lesquels, ils se laissent corrompre et prennent parti. Dans la partie sud de la province du Nord-Kivu, surtout à Beni, l’armée ougandaise, depuis qu’elle y est engagée, et en dépit de quelques maigres résultats obtenus à force d’utiliser la grosse artillerie, n’en mène pas large, et subit même des attaques des ADF, dans l’espace réduit où elle opère.
En Ituri, tout le monde a appris avec effroi, la prise en otage des émissaires de la présidence, dont Thomas Lubanga et Germain Katanga, par les éléments de la milice CODECO, alors que des négociations devaient se tenir entre les deux parties.
Au-delà de ces deux provinces, au Tanganyika, ça chauffe avec les milices Twa qui pillent, violent et s’attaquent aux bantous à leur portée. Dans le Haut-Katanga, les Bakata Katanga, se signalent à nouveau dans des attaques contre les forces loyalistes.
En place et lieu de parler élections, il serait, peut-être, plus judicieux, de songer une conférence nationale, sous l’égide des Nations-Unies, avec la participation de tout le monde.
Pascal Hamici