L’excès d’alcool, tout comme celle de la drogue, s’attaque à la santé de ceux qui s’y adonnent. C’est donc à l’Etat de veiller à ce que cela ne devienne pas un véritable fléau. On est donc en droit de se poser la question de savoir, le rôle que joue une entreprise comme l’Office Congolais de Contrôle (OCC), quand des particuliers se permettent d’inonder la ville de Kinshasa, et cela est vrai un peu partout en République démocratique du Congo, avec des boissons fortement alcoolisées, jusque sur les grandes artères et au su de tout le monde.
Dans un lieu comme le rail à Kintambo-Magasin, on ne peut pas faire dix pas, sans rencontrer une table remplie de bouteilles d’alcool. Dès 7 heures du matin, il peut vous arriver de rencontrer des gens ivres, comme s’ils avaient passé la nuit par s’imbiber d’alcool. Dans le même coin, sans se cacher, des jeunes gens hument, avec délectation la poudre de la nouvelle drogue à la mode, appelé bombé.
Pourtant, notamment en qui concerne l’alcool, les fabricants et tous les circuits de distribution sont bien connus. Ces commerçants ont d’ailleurs pignon sur rue. Qu’il s’agisse des produits fabriqués localement ou importés, les marchés en sont pleins, comme si, l’Etat lui-même avait renoncer à ses obligations de protection des populations, surtout celles vulnérables comme les jeunes.
Du coup, des maladies liées au foie, au cœur et à l’estomac, sont légion dans les milieux des jeunes, et le taux de mortalité de ceux-ci, pour cause d’excès d’alcoolisme est monté en flèche dans certains quartiers.
Il fut un temps, où la police avait pour, entre autres missions, de traquer tous les vendeurs de mort en bouteille, à travers le pays, mais aujourd’hui, c’est quartier libre dans le secteur, et pour faire fortune rapidement sur le dos de la population, il suffit de s’adonner à ce commerce désormais autorisé ou toléré, on n’en sait trop. Sauf que les parents dépassés, devant le désespoir des jeunes, observent passivement la mort lente de leurs progénitures.
De son côté, la justice, par le biais des procureurs qui doivent traquer partout les infractions, ils ne semblent pas se préoccuper de ce problème d’ordre social, et bientôt, nous auront un pays d’ivrognes, avec des gens incapables de travailler et de réfléchir. Souvent, l’excuse de ces jeunes, quand vous les interrogez, est toujours la même : ’’que peut-on faire avec ce chômage chronique qui sévit dans le pays, au moins se saouler pour oublier sa misère ?
Il n’est pas encore tard pour réagir, la jeunesse étant le levain du développement d’un pays, et spécialement du nôtre.
Pascal Hamici