L’organisation non-gouvernementale internationale Human Rights Wacth (HRW) semble ne pas être satisfaite de la décision du Tribunal militaire de Kananga, qui a sanctionné le procès sur le meurtre de deux experts des Nations Unis Zaida Catalan et Michaël Sharp, assassinés en RDC en 2017. En qualifiant ce procès de trompe l’œil, HRW estime qu’il n’a pas permis d’établir toute la vérité sur l’assassinat de ces deux enquêteurs de l’ONU, et du sort de leur interprète congolais, mais aussi des chauffeurs des motos qui les accompagnaient.
Selon cet organisme international, « Malgré l’assistance de l’ONU, le tribunal a ignoré les pistes suggérant l’implication de hauts responsables congolais. Les Nations unies, les États-Unis et la Suède devraient ouvrir d’urgence une enquête internationale crédible sur ces meurtres et le rôle des responsables congolais. » L’on peut lire dans son site officiel, dans un article rendu public ce lundi 07 février 2022.
Sur ce, HRW appelle à une nouvelle enquête, qui sera cette fois-ci internationale et « crédible« . « L’ONU, les États-Unis et la Suède devraient reconnaître l’incapacité de la RD-Congo à enquêter de manière adéquate sur ce crime, et lancer d’urgence une nouvelle enquête internationale crédible sur l’éventuelle responsabilité de l’État dans ces meurtres » dit, avec force, HRW qui reste persuadée que « la question de responsabilité dans cette affaire n’a pas été établie tout au long des quatre années d’audiences ». A-t-il indiqué, tout affirmant que l’accusation, assistée par le mécanisme de suivi de l’ONU, n’a jamais exploré de manière exhaustive la participation des autorités gouvernementales, accusant continuellement les miliciens.
De ce fait, HRW a rappelé plusieurs appels des personnalités lancés, dans la foulée du verdict de ce double assassinat, pour que ce procès se poursuive, afin que toutes les personnes impliquées, quelle que soit la fonction, soient déférées devant la justice pour qu’ainsi la vérité éclate. C’est le cas de la Ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, l’ambassadeur des États-Unis en RDC Mike Hammer…
L’ONG a par ailleurs aussi rappelé que le 29 janvier 2022, un tribunal militaire de Kananga a condamné à mort 49 accusés, dont un bon nombre par contumace, pour divers chefs d’accusation, notamment de terrorisme, meurtre, et crime de guerre par mutilation. Un officier supérieur de l’armée congolaise, le colonel Jean de Dieu Mambweni, a été condamné à 10 ans de prison pour violations des consignes. Un agent d’immigration, Thomas Nkashama, figure parmi les personnes condamnées à mort. Deux prévenus ont été acquittés.
A lire ce document de l’ONG Human Right Wacth (HRW), il s’observe dans son chef un goût d’inachevé, qu’elle pense n’être pas une réalité fortuite.
La Rédaction