C’est du moins ce qu’on peut savoir de l’accord à l’amiable signé entre la République démocratique du Congo et le groupe Ventura de l’homme d’affaires Israélien Dan Gertler sur le contentieux opposant les deux parties.
Cet accord permet à l’État congolais d’entrer entièrement en possession des actifs miniers et pétroliers litigieux du groupe Ventura en RDC, évalués à 2 milliards de dollars américains et aussi d’une part des royalties de la société minière Kamoto Copper Compagny (KCC).
Conformément aux instructions du Chef de l’Etat au Conseil des ministres du 18 février, face à Dan Gertler et ses conseillers, la RDC était représentée par Rose Mutombo Kiese, ministre d’État et ministre de la Justice, le directeur de cabinet du chef de l’État et son adjoint en charge des affaires économiques ont aussi assisté à la signature de cet accord.
A en croire à la présidence de la République, «C’est une première historique pour le pays qui se réapproprie ainsi des actifs dont la vente avait été remise en cause. L’État congolais va donc revaloriser ses actifs au profit exclusif de la population selon la vision du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.»
Les affaires et la personne de Dan Gertler en République démocratique du Congo n’ont pas bonne presse. Déjà, ses sociétés font l’objet graves suspicions de corruption en RDC. Il lui est reproché d’avoir signé des contrats miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption. Le Congo n’est pas à vendre, cette organisation de la société civile active dans le dossier Dan Gertler, a fait savoir dans un communiqué récemment que l’homme d’affaires détiendrait d’autres actifs miniers qui ne semblent pas être repris dans cet accord, dont l’intégralité du contenu n’est pas encore connu. Il faut rappeler aussi que Dan Gertler est passé sous sanctions américaines en 2017, le privant des transactions en dollars. Washington l’accusait d’avoir fait perdre 1,36 milliards de dollars de recettes fiscales à la République démocratique du Congo, rien qu’entre 2010 et 2012, avant que la dite sanction soit levée en janvier 2021.
Émille Kayomba