C’est parti pour tout un mois consacré à la promotion des droits des femmes, sous le thème : »investir en faveur des femmes : accélérer le rythme« . Durant 30 jours, les gouvernements du monde, les organisations internationales et nationales se mobilisent pour porter plus haut la cause de l’autonomisation des femmes et de l’égalité entres les hommes et femmes. Le 8 mars c’est le point culminant, sinon le jour-J. En RDC le gouvernement et les associations de défenses des droits des femmes ont appelé à une marche en solidarité avec la population des provinces de l’Est, qui vit les violences, les massacres et les viols depuis près de 30 ans déjà.
Quelle est la particularité de la célébration de la journée internationale de la femme cette année en RDC ? Quels sont les mérites de la femme d’hier et d’aujourd’hui ? Quel est le sens de la parité dans la compréhension des congolais ? Des questions et encore des interrogations qui incarnent le plaidoyer de la gente féminine. La date du 8 mars 2024 sera peinte en noir en RDC, à la demande des autorités. Les femmes accompagnées des hommes de noir vêtus, vont marcher pour porter au plus loin la voix de 100 millions des congolais qui en ont marre d’enterrer les leurs, dans un conflit qui décime l’Est du pays. La particularité de cette 49è édition du mois de la femme en RDC, est justifiée par la prise de conscience de la population congolaise qui s’est levée comme un seul homme pour condamner le génocide de son peuple par le Rwanda avec le soutien extérieur. Les femmes et les enfants sont également victimes de cette situation sous le regard impuissant de la communauté internationale, qui n’a prononcé ni sanctions, moins encore une condamnation contre le pays de Paul Kagame. Pour tout ça, les femmes congolaises réclament seulement justice et le respect de la souveraineté de leur pays qu’est la RDC.
Avec la paix, l’histoire a démontré que la femme peut contribuer à beaucoup de choses dans le développement intégral souhaité dans notre civilisation. Elle a gardé son incontournable rôle d’éducatrice et gardienne des valeurs. En plus de tout, aujourd’hui ses mérites ne sont plus à limiter dans le temps et dans l’espace. La femme est instruite et outillée pour affronter les grands défis de l’humanité, au même titre que son compagnon mâle. Elle est diplômée, entrepreneure, technocrate, cadre d’entreprise, ministre ou Cheffe d’État; plus rien ne s’oppose à ses compétences d’Homme fait et dotée des qualités encore plus extraordinaires.
Les spécialistes s’accordent que les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable. L’empathie, l’attention aux autres, la coopération et la solidarité, ces valeurs qualifiées de « féminines » seraient des puissants vecteurs de changement, face à un monde exclusivement masculin où auraient longtemps régné la compétition, l’agressivité, la violence. Le féminin représente bien plus que la potentialité de donner la vie, c’est l’énergie créatrice à l’état pur! Loin d’être résumée à la simple douceur, c’est une véritable force intérieure intuitive, parfois illustrée comme la femme sauvage.
Mais le sens de la parité suppose l’égalité des sexes garantit pour toute personne, homme ou femme. Il ou elle peut participer activement et fructueusement au développement de la vie, de la communauté et de la société, sans subir de discrimination au seul motif qu’elle est un homme ou une femme. L’égalité des sexes, en plus d’être un droit humain fondamental, est essentielle à la mise en place de sociétés pacifiques dotées d’un plein potentiel humain et d’un développement durable. De plus, il a été démontré que l’autonomisation des femmes stimule la productivité et la croissance économique. Nier ce fait, c’est renoncer à l’avenir et retropedaler dans l’âge de la pierre taillée.
Constantin Ntambwe