La rentrée parlementaire a eu lieu ce 15 mars 2022 comme le veut l’article 115 de la constitution. À l’Assemblée nationale, l’heure était aussi de rendre publiques les recommandations du parlement à d’autres institutions du pays. C’est ce qu’a fait l’Assemblée Nationale par le président du bureau Christophe Mboso, lors de la lecture du discours marquant l’ouverture officielle de cette session parlementaire de Mars.
Tout d’abord le président de l’Assemblée Nationale a commencé son discours par brosser la situation sécuritaire du pays, avec les atrocités qu’il connait quotidiennement dans la partie Est. Tout en saluant l’action menée par les Forces armées et de sécurité, Christophe Mboso «invite le Gouvernement de la République à tout mettre en œuvre pour doter ces dernières (FARDC) davantage des moyens matériels et logistiques en vue de faire face aux défis sécuritaires, de préserver l’intégrité du territoire national et d’assurer la protection de nos paisibles citoyens.» a-t-il déclaré.
Le speckear de la chambre basse du parlement a aussi salué les initiatives de l’Exécutif national pour mettre fin à la l’insécurité dans l’Est. A ce point, il a fait mention entre autre de l’état de siège, de la campagne Bendele Ekweya te, mais aussi des accords de coopération dans le domaine de sécurité signés entre la RDC et la Turquie, avec le déplacement à Kinshasa du Président turc Receep Tayyip Erdogãn.
Christophe Mboso a également évoqué les multiples questions sociales qui minent plusieurs secteurs de la vie nationale. Le cas du paiement des arriérés de certains frais aux agents publics, dans le secteur de l’enseignement primaire, secondaire et technique.
«J’encourage le gouvernement à procéder au paiement des arriérés de frais pour le TENAFEP 2019-2020 et 2020-2021 dont les prestataires attendent impatiemment au risque d’hypothéquer les épreuves de l’année en cours, et au paiement du deuxième palier et des Nouvelles unités de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique»dit-il. Sur le plan sanitaire, il a attiré l’attention du Gouvernement sur le fait que la gestion de la Covid-19 ne doit nullement occulter les mesures nécessaires à prendre pour éradiquer les autres maladies émergentes dans le pays.
Le président de l’Assemblée Nationale a aussi rappelé la problématique de l’insécurité alimentaire qui gangrène l’Afrique tout entière, avec 34 pays dans le continent sur le 45 dans le monde qui ont besoin d’une aide alimentaire. «J’exhorte ardemment le Gouvernement à mettre en œuvre les obligations que lui imposent les dispositions des articles 47 et 52 de la Constitution, de garantir le droit à la paix et à la sécurité des congolais et de leur assurer la sécurité alimentaire» dit-il.
Face aux questions climatiques qui s’avèrent vitales pour la planète entière, Christophe Mboso a également demandé l’equipe gouvernementale à «mettre en œuvre les mesures d’atténuation des effets de changements climatiques ou d’adaptation à leurs effets conformément aux engagements pris par notre pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.»
Au sujet des réformes électorales qui font parler actuellement dans la classe politique, l’Assemblée Nationale a rappelé les contraintes signalées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une proposition de loi appelée « Loi Lokondo » se trouve déjà dans le bureau de cette chambre du parlement.
Le président Mboso a indiqué que «l’adoption de cette loi permettra ainsi à notre Chambre de lever une des contraintes prévues par la Feuille de route du processus électoral publiée par la CENI.» Selon lui, «Il reviendra au Gouvernement et à nos partenaires de faire, chacun, sa part dans le financement et l’accompagnement du processus électoral.» a-t-il martelé.
Il faut dire que la rentrée parlementaire a été aussi effective au Sénat bien avant l’Assemblée Nationale. Les deux bureaux du parlement congolais s’étaient invitésà assister à l’ouverture solennelle de leurs deux chambres respectives du pouvoir législatif de la RDC.
Émille Kayomba