La course à la présidence du bureau définitif de l’Assemblée nationale n’a pas encore livré toutes ses révélations. Mais ce que l’on sait déjà, en ce qui concerne des ambitions et cela n’est un secret pour personne, deux noms sortent du lot, et leurs affidés s’entredéchirent au sein de l’Union sacrée de la Nation. Christophe Mboso de la CDR et Viral Kamerhe de l’UNC, parce que c’est d’eux qu’il s’agit, sont tous membres du présidium de cette Union sacrée de la nation, la grande famille politique du président de la République. La bataille entre ces grands noms de la mouvance présidentielle constituent une forme de guerre à distance pour briguer un mandat à la tête de l’Assemblée nationale, une institution stratégique pour ce deuxième mandat du président Tshisekedi.
Sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias traditionnels cette guerre est déjà ouverte. Le camp Christophe Mboso se targue du rôle qu’il a joué lors de la mandature précédente dans le sens de défendre le régime au pouvoir. Pour les partisans de la CDR, il n’est pas question de céder le perchoir à celui qui nourrit les ambitions présidentielles pour les échéances électorales de 2028. Selon eux, cet argument tient au fait que vital Kamerhe ne va que « travailler pour son propre compte » et non pour l’intérêt de l’ensemble de l’USN.
Pour sa part, le camp de Vital Kamerhe ne s’en cache pas. Il est clairement établi que leur leader veut briguer un nouveau mandat à la tête de l’Assemblée nationale, un poste qu’il a occupé pendant le premier mandat électif de Joseph Kabila. Ainsi, le président de l’UNC remue ciel et terre pour arracher ce fauteuil, revendiquant ainsi sa position de deuxième force politique au sein de la chambre basse du parlement. Il se projete bien à la tête de cette chambre, encore que le poste de premier ministre n’est plus vacant. Ses défenseurs ne cessent d’arguer qu’il est normal qu’un politique exprime ses ambitions.
Par-delà cette guerre des caïmans de l’arène politique congolaise, notamment le mobutiste, Christophe Mboso et la figure de proue de la scène politique, depuis le régime, Kabila vital Kamerhe; rien n’est décidé au sein de l’Union sacrée de la nation. Ce qui fait que le chef de l’Etat, à qui toutes les parties reconnaissent le pouvoir de décider, a du pain sur la planche, afin d’opérer le choix entre un défenseur avant-gardiste de son régime depuis effectivement début 2021 et un partenaire de première heure, depuis Nairobie en 2018. Felix Tshisekedi est la seule personne qui peut trancher, par son arbitrage, cette bataille opposant les deux caciques de son initiative politique, USN.
Certaines indiscrétions laissent croire que c’est cette guerre qui retarde l’organisation des scrutins pour l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Des élections qui constituent le seul point à l’ordre du jour pas encore épuiser pour la session extraordinaire ouverte depuis janvier. Elles se font toujours attendre, pendant qu’aucune date n’a été avancée jusque là.
Emille Kayomba