A la tribune du forum minier d’Indaba en Afrique du Sud, Félix Tshisekedi a présenté non seulement le potentiel minier de la RDC, mais surtout déploré le martyr dont souffre son pays à cause de ses ressources minières. Face aux principaux acteurs qui représentent les investisseurs et le marché mondial des matières précieuses, le Chef de l’État congolais a plaidé pour un partenariat multilatéral gagnant-gagnant, en lieu et place du pillage systématique et organisé des minerais de l’Est de la RDC et ce, au prix du sang.
Réputée pour ses ressources naturelles, la République Démocratique du Congo est l’un des territoires dont le sol et le sous-sol sont les plus riches possible. Ces matières premières, sont devenues pourtant sources des convoitises des puissances industrielles, qui emploient plusieurs stratagèmes pour y accéder. Et ce sont les voisins comme le Rwanda et l’Ouganda principalement, qui sont utilisés depuis trois décennies pour sèmer la désolation qui a coûté la vie à environ 10 millions de congolais.
C’est au nom des rébellions comme le CNDP, le M23 et d’autres mouvements insurrectionnels que des groupes armés d’occupation développent le trafic illégal des minerais du Congo. Des activités qui ont déstabilisé toute une région, entraînant par ailleurs des déplacements massifs des populations autochtones. Ce qui est grave, on cite même certains compatriotes congolais qui se recrutent notamment parmi les éléments de forces de défense. Pire, certains agents des agences humanitaires seraient aussi trempé dans le commerce des minerais du sang.
Les autres pillages, sont orchestrés à ciel ouvert avec des contrats d’exploitation souvent controversés. Les principales matières d’exportation comme le cuivre, le cobalt, l’or ou le coltan de la RDC sont exploitées par des firmes qui se sont taillés la part du lion. Les filières tels que le bois, le pétrole et le gaz aujourd’hui, l’or et les diamants, ainsi que des minéraux essentiels à la transition énergétique, comme le coltan, le lithium et le cobalt profitent aux capitaux canadiens, chinois, anglais ou australiens.
Des minerais vendus parfois indirectement à travers des intermédiaires, qui n’en détiennent pourtant même pas un seul gisement. Bien que porteur de croissance, le secteur minier figure sur la liste des niches où l’État congolais peine à maximiser la totalité des recettes fiscales. Des investisseurs véreux et des sociétés écrans rivalisent de prouesses teintées des fausses promesses à l’État, au motif de mobiliser des capitaux frais auprès des institutions financières internationales. Certains ont même gagné des procès contre le gouvernement devant les instances internationales pour non respect des engagements, pourtant la législation nationale qui régit le secteur des activités minières est presqu’ignorée par ces profiteurs.
L’ironie du sort, ces multinationales travaillent sous la couverture des pays de vieilles traditions démocratiques et respectueux des droits de l’homme, des valeurs qu’ils ont bradé au nom du capitalisme financier imposé aux États fragiles.
Ces actes commencent à avoir la raisonance auprès de l’opinion internationale, même si les commanditaires comme le Rwanda ne s’amende pas. Lors de son séjour missionnaire à Kinshasa, le Pape François a dénoncé l’exploitation abusive des minerais de la RDC, pour lesquels il a demandé aux puissances impérialistes à retirer particulièrement leurs mains de la RDC.
Constantin Ntambwe