En République Démocratique du Congo, la vie politique est un grand marché d’emplois, dans lequel concourent des candidats en très grand nombre et à tous les niveaux pour des postes malheureusement souvent très limités. C’est devenu en réalité, un domaine qui offre des opportunités d’enrichissement facile et paierait apparemment mieux et vite qu’ailleurs, ajouter à celà les immunités parlementaires. D’où cet engouement des demandeurs politiques d’emploi à chaque appel à candidature lancé par la centrale électorale depuis maintenant 4 cycles.
Pour le constater, nous avons étudié le seul scrutin législatif national avec des chiffres qui explosent à chaque cycle. En 2006 et pour 500 sièges seulement, l’ex Commission Électorale Indépendante – CEI du défunt Abbé Apollinaire Malu Malu avait enregistré 9632 candidats députés nationaux. Sans oublier que le nombre des dossiers retirés reprenaient le double et un peu plus de 20 % des candidatures jugées irrecevables à l’époque. 5 ans après, en 2011 le nombre est passé du simple au plus de double : 19 milles candidats, sans compter la taille de dossiers retirés et le nettoyage après sélection.
Dans le cycle de 2018, la tendance avait un peu baissé avec 15 355 candidats députés nationaux. Ceci était justifié par le glissement qui avait semé le doute auprès de certains partis politiques et l’introduction du seuil électoral que beaucoup ne maîtrisaient pas encore. Les indépendants et les partis non viables en ont payé le prix. Ils étaient écartés de facto comme le siège à l’assemblée nationale était conditionné par le nombre des voix à l’échelle nationale avec un large avantage laissé aux candidats têtes de liste. Comme il fallait s’y attendre, 2023 a révélé les appétits gourmands, surtout l’environnement du chômage déguisé qui nous entoure. Plus de 40.000 candidats députés nationaux, presque le triple et le record de tous les temps.
Cette multiplicité de candidats est en réalité motivée par le sous emploi en République Démocratique du Congo, le positionnement et l’immunité parlementaire. Même les hauts fonctionnaires et agents de carrière publique envient de le devenir. Hommes et femmes, dont les musiciens, sportifs, journalistes, artistes, médecins, avocats, magistrats, professeurs et tous les chevronnés des corps de métiers sont attirés par l’ampleur du statut d’honorable et le prestige qui va avec. Ils sont sollicités pour les cas sociaux et sont prompts à poser des actions intentionnellement calculées en prévision des échéances politiques à venir. Déjà le salaire et les avantages d’un député national représentent plusieurs dizaines de milliers de dollars américains selon plusieurs sources. C’est l’un des rares domaines où on peut se sentir plus ou moins sécuriser et à l’abri de besoins communs.
Avec plus de 40.000 candidats pour 500 sièges seulement, les hostilités sont déjà ouvertes pour déterminer qui sera élu ou réélu. Déjà le renouvellement des députés nationaux atteint souvent le 3/4 du quota, ce qui représente un danger permanent pour les députés qui veulent revenir. Ils seront face à la nouvelle vague des prétendants qui arrivent des nouvelles idées et le zèle de débutant pour la plupart. Parmi eux, il y a les plus offrants, les femmes et même des jeunes de valeurs qui, malheureusement ne suscitent aucun intérêt auprès de leur base. Il y en a aussi qui le font avec les moyens d’emprunt, ou au prix d’un bien ou propriété de grande valeur. Mais le contexte est difficile pour déterminer les bons et les pires. Mais comme toujours, ils sont rentrés auprès du souverain primaire, certains après 5 années d’exercice parlementaire et d’autres en quête des suffrages d’une population à majorité pauvre, appelée cette fois-ci à faire le choix de la raison.
La rédaction de b-onetv.cd