Candidats à la présidentielle du 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC), Théodore Ngoy et David Eche Mpala remettent en cause la réélection du président Félix Tshisekedi. La raison évoquée est, selon eux, le fait que plusieurs irrégularités ont émaillé l’organisation du scrutin. Ces deux candidats ont, comme exige la loi congolaise, déposé leurs recours contre les élections générales qui comprenaient la présidentielle, les législatives nationale et provinciales, ainsi que les municipales en RDC.
Les résultats provisoires
Cette présidentielle organisée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dont le président Denis Kadima a annoncé, dimanche 31 décembre 2023 l’ensemble des résultats des bureaux de votes qui ont donné une large victoire à M. Tshisekedi avec 73,34% des voix, suivi de M. Katumbi Moïse avec 18, 08 % des voix et le candidat malheureux de la dernière élection de 2018, M. Fayulu Martin avec 5,33 % des voix. Le prix Nobel de la paix, participant pour la première fois à cette élection a obtenu moins de 2%.
Première passation pacifique du pouvoir en RDC
La République démocratique du Congo est à sa quatrième présidentielle, après celle de 2006 que Joseph Kabila avait remporté face à Jean – Pierre Bemba Gombo, ancient vice – président et détenu puis acquitté des crimes contre l’humanité à la Haye en 2018. Mais aussi après celle de 2011, que M.Kabila avait encore une fois gagné. Cette fois – là, c’était face à l’opposant farouche à Mobutu et à la famille Kabila, Etienne Tshisekedi, père de l’actuel président.
Important de signaler que la présidentielle de 2018 a été exceptionnelle pour la RDC, car c’était la première fois qu’un chef d’Etat congolais, Kabila, au pouvoir durant plus de 16 ans accepte de ne pas se representer et nomme son dauphin. Et son dauphin échoue. Malgré la défaite de son dauphin , Ramazani Shadary, Kabila fait une passation du pouvoir sans dégâts. Pour ces élections de 2018 Félix Tshisekedi (38,57) bat le dauphin (23,84%) et Martin Fayulu (34,83).
Dans toutes ces élections citées – hauts, la Cour constitutionnelle n’a jamais validé les recours en faveur des opposants à la présidentielle, au motif que leurs preuves ne seraient pas suffisantes pour contester les élections. La haute cour du pays le fera t– elle pour ces élections? L’espoir est vraiment minime pour ces deux opposants, selon l’histoire du pays. La balle revient à cette Cour constitutionnelle qui a 10 jours, dès sa saisie, pour statuer sur le contentieux des résultats du scrutin présidentiel contesté.
Glodiem