C’est depuis hier que le gagnant de l’élection présidentielle est connu. Mais peu se rappelleront encore des difficultés et des guerres que ses sont livrées les parties prenantes au élections au grand dam du souverain primaire. Nous avons remonté les contraintes, les batailles et les grandes dates de ce processus du 4e cycle électoral. C’est le sacre d’un processus électoral critiqué et redouté, mais qui finit par donner ses fruits. Félix Tshisekdi est proclamé président de la République d’une présidentielle qui a comme toujours, suscité suspicions et inquiétudes même au sein de la la communauté internationale.
La commission électorale nationale indépendante qui y croyait, s’est vue confrontée à des contraintes de tous genres, notamment financières et logistiques plus récemment. Pour y parvenir, il fallait de la détermination, de la volonté politique et l’adhésion des parties prenantes. Mais la première difficulté au début de ce long processus était l’adoption des lois essentielles aux élections. D’ailleurs, la révision des textes sur la composition du bureau et la plénière de la CENI, ainsi que la loi électorale ont précipité la rupture de la coalition FCC – CACH en décembre 2020. Il fallait attendre jusqu’en octobre 2021 pour que l’équipe de Denis Kadima soit entérinée dans une autre politique, entre les institutions publiques et la société civile avec les églises catholique et protestante en tête. Bien heureusement pour les uns et de la peine perdue pour les autres, les débats autour du concensus ou non n’ont pas eut raison d’un agenda politique qui courait par ailleurs derrière le temps.
Arrivé alors le temps de la construction du fichier électoral, le camp de l’ancien président de la République Joseph Kabila quitte officiellement le bateau des élections et appelle au boycott de l’enregistrement des électeurs en janvier 2023. En ce moment, toutes les prophéties convergent qu’il n’y aura pas élections conformément au calendrier échafaudé par la centrale électorale. Entre temps Denis Kadima, l’expert insoupçonné mais qui ne fait pas l’unanimité, continue à réclamer de l’argent au gouvernement, sous prétexte que malgré le temps perdu, il va tenir son délai.
Pendant que l’État se forçait à liquider petit à petit ses créances, la CENI crée la surprise générale en convoquant le corps électoral en juin 2023, puis le dépôt des candidatures à tous les niveaux à partir d’octobre 2023 et les nuages se dissipent pour ceux qui n’y croyaient pas. La guère de la transparence commence en ce moment et la crédibilité du processus électoral sapée comme jamais par la majorité des parties prenantes, dont la toute puissante église catholique qui s’est associée aux protestants. Ce sont eux qui dressaient la liste des difficultés et des contraintes techniques et matérielles sans que la CENI en fasse un drame même à la veille du grand jour, le 20 décembre 2023.
Imperturbable dans sa conduite de gouvernance électorale, Denis Kadima a porté sa charge, faisant sourde oreille aux bruits de report et des accusations qui l’ont confronté même au plus haut juge électoral à la demande des candidats présidents, comme Martin Fayulu à la Cour Constitutionnelle.
Les élections ont réussi à avoir lieu dans un contexte qualifié de critique, avec des centres qui ont ouvert tard pour certains et d’autres ont carrément fonctionné sur deux, trois voir plus de jours que prévu. Des critiques ont fusé de partout, avec l’opposition et les églises qui ont fustigé l’organisation, mais sans décourager un peuple déterminé, même si la participation s’est limitée qu’à hauteur de 43%.
Constantin Ntambwe