Dans un communiqué officiel rendu public ce mercredi 15 février, le Gouveneur de la province du Sud-Kiviu Théo Ngwabidje a donné sa version sur les allégations du Rwanda concernant une prétendue entrée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la zone neutre de la « frontière entre la R.D. Congo/Bukavu-Ruzizi II et le Rwanda/District de Rusizi, Province de l’Ouest » la nuit du 14 au 15 février, et que ces 12 ou 14 FARDC auraient ouvert le feu sur les forces de sécurité rwandaise.

Piqué au vif, le Gouverneur du Sud-Kivu a indiqué qu’il s’agissait des allégations notoirement mensongères, avant de donner sa version en ces termes : « En effet, ce 15 février 2023, à l’aube, il s’est produit au Poste frontalier de Ruzizi II, à Bukavu, dans la Province du Sud-Kivu, un incident consécutif à l’altercation entre les éléments de la PNC, ceux des FARDC et une bande de criminels qui fuyaient, après avoir tenter d’opérer dans le quartier avoisinant la frontière. Pendant leur fuite, il y a eu échanges des tirs entre les forces de défense et de sécurité de la RDC et ces hors la loi, porteurs d’armes à feu ».

Ce document affirme qu’une intervention de l’armée a permis de maîtriser ce groupe de malfrats qui ont enregistré dans leur rang des blessés et un décès. Théo Ngwabidje accuse le Rwanda de victimisation pour justifier une attaque dans cette province du Sud-Kiviu comme c’est le cas dans la province voisine du Nord Kivu. Tout en appelant la population au calme, le communiqué a réaffirmé le fait que les FARDC n’ont franchi aucun centimètre du territoire rwandais. Ce malentendu intervient dans un contexte où les relations entre Kinshasa et Kigali sont très tendues du fait des actes d’insécurité dont les M23 soutenus par le Rwanda sont auteurs, selon le gouvernement de la RDC.
Emille Kayomba