Felix TSHISEKEDI a fait la paix avec l’église catholique, s’il faut s’en tenir à l’audience que le Président de la République à accordé aux évêques de la CENCO vendredi. Prenant la parole au terme de cette rencontre, Monseigneur Marcel UTEMBI a déclaré ‘’qu’il y a un temps pour toute chose’’. Allusion faite ici, pour des gens éclairés, à la crise qui a secoué l’église et l’État, autour des sujets qui avaient mis le Cardinal AMBONGO au devant de la scène, au nom du ‘’peuple’’. Les évêques ont-ils tourné la page CENI -KADIMA ? Qu’est-ce que l’État a garanti à l’église sur la question de la sécurité, la gouvernance, et particulièrement la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement ? Et que devient le Bloc Patriotique auquel l’église catholique avait embarqué l’opposition politique et la société civile ? Voici les questions auxquelles l’opinion publique se pose.
L’image positive qu’ont donné les princes de l’église, bouleverse les calculs, notamment dans l’opposition. Clairement, le Cardinal et la CENCO ont accepté Denis KADIMA comme président de la CENI, bien qu’ils vont le surveiller, aussi bien l’ensemble du processus des élections. Monseigneur UTEMBI a d’ailleurs annoncé la mise en place incessante des observateurs électoraux du réseau des religieux. Si la page de la réforme ratée de la Centrale Électorale est tournée, mais il s’ouvre maintenant celle de la mise à l’épreuve de la sincérité des acteurs, sur la crédibilité des prochaines élections. Et l’autre sujet qui préoccupe la CENCO, c’est celle de l’insécurité persistante qui endeuille chaque semaine nos compatriotes à l’Est du pays. L’église est-elle préoccupée aux résultats de l’Etat de siège décrété au Nord-Kivu et en ITURI ? Oui, elle suit avec patience et vigilance. Ce sujet préoccupe autant que la mauvaise gouvernance des affaires publiques dont les évêques continuent à dénoncer depuis plusieurs décennies. L’éducation demeure cet autre secteur qui intéresse l’église catholique, elle-même co-gestionnaire des milliers d’écoles à travers le pays. Dans la même semaine, Tony MWABA, ministre de l’EPST a rendu compte devant la CENCO de l’aboutissement des négociations entre le Gouvernement et les syndicats des enseignants à KISANTU. Ces derniers ont suspendu la grève, et n’avaient jamais repris après la rentrée scolaire, il y a plus d’un mois. Les évêques voulaient se rassurer de la vision du gouvernement sur la gratuité de l’enseignement de base ; s’il s’agissait d’un slogan politique de bonnes intentions, ou plutôt d’un programme réaliste.
Après ce coup réussi, mené par ‘’les indiscutables hommes du Chef’’ (BAHATI, MBOSO, SAMA et BEYA), à quoi va ressembler les revendications de l’opposition et la société civile qui se servaient de l’église catholique comme béquilles ? Les prélats ont, en réalité rétropédalé. Le reste du bloc doit revoir ses stratégies politiques et se consolider autrement. Malgré les querelles entre le Gouvernement et la CENCO, l’église demeure partenaire inconditionnelle de l’État. Son combat pour le bien-être de la population reste noble, apolitique, et tourné vers l’intérêt des masses laborieuses. LAMUKA et le FCC originel peuvent compter désormais sur leurs propres capacités de mobilisation, bien que l’église catholique comme on le sait, ne se tient jamais à l’écart des évènements politiques majeurs du pays.
Constantin NTAMBWE