Dans une déclaration rendue publique ce lundi 27 mai 2024, André Claudel Lubaya et Seth Kikuni appellent les forces politiques et sociales à mettre en place un cadre de concertation pour construire une alternative visant à rendre espoir au peuple congolais et « stopper la dictature qui s’enracine dans notre pays ».
Pour l’ancien gouverneur du Kasaï et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, « L’exaspération populaire est à son comble. Elle interpelle chacun de nous et nous appelle instamment à prendre nos responsabilités pour contrer le délitement de notre Nation. L’heure est grave et notre peuple attend de nous, un sursaut pour mettre fin au désespoir collectif que lui inflige chaque jour, la faillite de la gouvernance publique de Félix Tshisekedi », peut-on lire dans cette déclaration.
En sus, ces deux acteurs politiques appellent à une union des forces pour défendre la République, la Constitution, le Peuple, l’Intégrité du territoire, l’Indépendance nationale, la Démocratie, la Liberté, l’État de droit, le Vivre ensemble. « Il s’agit ici, d’un impératif de survie pour notre Nation, en nous opposant au recul démocratique, à la vie chère, à l’insécurité, à l’absence des politiques publiques en matière d’accès à l’emploi, au logement, au salaire décent, à l’eau, à l’électricité, à l’éducation et à la santé; face aux dérives d’un pouvoir tourné contre le peuple. »
Au delà de la situation socio-économique qu’ils décrivent comme morose, ils sont aussi revenus sur la situation politique du pays. Évoquant les élections de décembre 2023, Lubaya et Kikuni parlent d’une forfeture qui a cristallisé les tensions sociopoliques, enfonçant ainsi le pays dans une crise de légitimité. Ce qui fait que, poursuivent-ils, les institutions issues de ces scrutins confisquées par une composante, sont gangrenées par la corruption et portent par ricochet les germes de leur destruction.
La situation sécuritaire de la République démocratique du Congo marquée par l’incursion de plus d’une centaine de groupes armés étrangers et locaux a été aussi evoquée dans cette déclaration de Lubaya et Kikuni. Ils estiment que le gouvernement congolais a renoncé à ses missions régaliennes de protection de la souveraineté de la RDC en tant qu’État et de défense de l’intégrité du territoire. Ils ont dénoncé le fait que les autorités de Kinshasa ont « sous-traiteé ces missions auprès des armées étrangères (UPDF, Force régionale EAC, FNDB, SAMIRDC) ».
Emille Kayomba