Dans une déclaration conjointe rendue publique ce lundi 26 décembre, Martin Fayulu, Denis Mukwege et Matata Ponyo ont dépeint un tableau sombre de la situation générale du pays, en tirant à boulet rouge sur le régime au pouvoir. Selon ces trois personnalités, la République Démocratique du Congo vit l’un des moments les plus sombres de son existence, d’où le caractère impérieux d’agir face à la menace existentielle.
« ce régime viole chaque jour la Constitution et sacrifie ainsi l’intérêt général sur l’autel d’intérêts particuliers, mettant à mal la moralité publique en privilégiant le recours aux antivaleurs telles que la corruption, le détournement des deniers publics, le clientélisme, le tribalisme et le népotisme, au mépris des libertés fondamentales et des droits humains, mettant ainsi en péril la souveraineté de la nation congolaise. Il ne respecte pas les droits humains et prend dangereusement et hasardeusement des engagements sur les questions de souveraineté nationale, » peut-on lire dans cette déclaration conjointe.
Sur le plan sécuritaire, Martin Fayulu, Denis Mukwege et Matata Ponyo ont fustigé le fait que les autorités de la RDC ont décidé d’externaliser la question de la sécurité, en lieu et place de travailler sur les FARDC. « Au lieu de doter le pays d’une armée efficace et d’institutions solides pour assurer entre autres l’intégrité du pays et renforcer la démocratie, le gouvernement a privilégié une politique d’externalisation de la sécurité nationale à des forces étrangères et, pire, à des Etats à la base de la déstabilisation du pays, du pillage de ses ressources, et des graves exactions. Ce qui est de nature à prolonger et à aggraver l’instabilité.»
Sur la question des élections, ce bloc de trois personnalités a dénoncé le caractère non inclusif du processus électoral, le désordre constaté le 24 décembre lors du lancement de l’enrôlement. Elles ont sur le coup sollicité la recomposition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, mais aussi la levée de l’état de siège pour permettre la tenue des élections sur l’ensemble du territoire national.
Emille Kayomba