A quelques mois des élections prévues en décembre prochain, ça bouge dans les états majors des partis politiques et plateformes. Si certains candidats se sont déjà prononcés pour la présidentielle et d’autres regroupements ayant déjà choisi leur cheval gagnant, l’heure est à présent à la structuration des tendances. Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo, Moïse Katumbi semble convoler ces derniers temps à juste noces.
À l’Union Sacrée de la Nation, le Chef de l’Etat a structuré cette plateforme née des cendres du FCC-CACH. Désormais, elle sera dirigée par six personnalités. Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, celui du sénat, Modeste Bahati, le chef du gouvernement, Jean Michel Sama Lukonde. Sur cette liste s’ajoute le secrétaire générale de l’Udps Augustin kabuya, l’allié MLC, Jean Pierre Bemba et l’UNC Vital kamerhe, un grand retour pour l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat après ses déboires judiciaires. Par cette nouvelle structuration, tous prennent l’engagement de soutenir la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre prochain.

L’architecture interne de l’Union Sacrée de la Nation compte des personnalités des partis politiques et des points de vue bien différents, avec lesquelles elle sait qu’elle va devoir composer. Avec une majorité écrasante au parlement, l’offensive politique de Felix Tshisekedi et ses partisans a finalement réussi, à force de débauchages, à renverser la donne politique. Dès lors grâce à son l’Union Sacrée de la Nation, le Président a resserré son emprise sur l’appareil politique.
Félix Tshisekedi, a désigné un directoire entièrement à sa main, qui sonne le go de la bataille des élections. Le nouvel exécutif de l’Union Sacrée de la Nation est une structure de commandement pléthorique, présentée après des semaines de tractations et de marchandages. Ce nouveau directoire va lancer définitivement l’acte I du quinquennat Tshisekedi marqué par la quête d’un deuxième mandat. Il devra désormais relever ce défi herculéen, à la taille de l’ambition. A ce jour, à quoi ressemble l’Union Sacrée de la Nation chère à Félix Tshisekedi ?
En son sein, des profils hétéroclites et des intérêts très divergents. Il y a nombreuses personnes issus du FCC avec des figures très cachettées kabilistes, qui ont longtemps porté la voix de cet ancien régime décrié. Il y a aussi d’anciens alliés de Félix Tshisekedi, comme Jean-Pierre Bemba ou Vital kamerhe qui sont dans le bateau aujourd’hui pour avoir un droit de regard sur les échéances électorales ou gratter quelques postes ou fonctions considérables dans la répartition du pouvoir gâteau. Ce qu’on peut dire c’est que dans cette Union, chacun a son agenda.
Miné par l’insécurité, les massacres quotidiens de civils dans l’Est, la lutte contre la corruption, les recettes fiscales dérisoires pour des besoins immenses. Des priorités que l’Union Sacrée de la Nation devra appliquer pour enfin éradiquer la corruption et la misère qui touche les 2/3 de la population, et ramener la paix dans l’Est du pays, ensanglanté par les violences des groupes armés.

Sur les six, les chefs des corps institués semblent avoir la primeur sur les chefs des partis. Ce qui donne l’occasion de réfléchir sur la balance entre pouvoir et ancrage politique. Jean Pierre Bemba, ancien vice président de la République et dont l’ancrage est indiscutable dans le grand Équateur, malgré son passage à la Haye. Vital kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat et dont la popularité n’est plus à démontrer dans la partie Est du pays joueront-ils un rôle de seconde zone ? Une crise de leadership ne verra t-elle pas jour au sein de l’Union ? Quels sont les garde fous mis pour l’éviter ? Un recul historique nous renseigne que les plateformes a plusieurs têtes n’ont jamais réussi à faire long feu. Le tout récent est lamuka qui n’a existé que le temps d’un clin d’œil.
Même les observateurs les plus avisés de la vie politique congolaise n’imaginaient pas ce retournement spectaculaire de situation. Élu sans majorité à l’Assemblée nationale, le Président Félix Tshisekedi est parvenu en deux ans, sans passer par les urnes, à disposer d’une écrasante majorité en mettant sur pied « l’Union sacrée« . Mais que vaut cette coalition qui lui donne les moyensde gouverner ? Quelles sont ses chances de réussite ?

L’Union Sacrée de Félix Tshisekedi n’est pas à l’abri d’éventuelles défections de ses cadres et membres. Des frustrations seraient à la base de cette posture qui prend de plus en plus de place en son sein. Nombre de partenaires sont restés sans être servis, soit insatisfaits. Le dernier à figurer sur cette liste est Moïse Katumbi qui a quitté le.navire. Regallardie et requinquée, l’Union Sacrée de la Nation saura t-elle s’imposer sur terrain en répondant aux préoccupations des populations congolaises.
La rédaction de b-onetv.cd