La Conférence épiscopale nationale du Congo est contre la levée du moratoire sur la peine de mort en RDC qui court depuis 20 ans. Elle a exprimé sa désapprobation dans un document dénommée « appel des évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo pour l’abolition de la peine de mort ». Pour les prélats catholiquess, la RDC fait un retour en arrière en matière de défense de la vie, « alors qu’elle s’est engagée par des Accords internationaux pour l’abolition de la peine de mort. Le moratoire devait naturellement aboutir à l’abolition et non à la reprise d’une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » peut-on lire dans ce document.
Les princes de l’église catholique ont également exprimé leur crainte face la justice congolaise qui, disent-ils, est actuellement gangrenée par la corruption, le trafic d’influence, les erreurs judiciaires, les règlements de comptes. Nous rappelons que, dit la CENCO, « l’exécution de la peine de mort est une violation du droit à la vie défendue par l’Eglise en s’appuyant sur la loi divine ». Ainsi, « animés par la certitude que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être protégée, nous marquons un refus net du recours à la peine de mort » ajoutent-ils. Les évêques catholiques ont rappelé ainsi l’ordre de Dieu intimé à l’humain : « tu ne tueras pas » tiré du livre d’exode. « Ce commandement, » Tu ne tueras pas » révèle qu’aux yeux de Dieu la vie humaine est précieuse, sacrée et inviolable. En effet, Dieu lui-même s’est engagé à protéger Caïn qui pourtant a tué son frère Abel ».
Cependant, la CENCO recommande au gouvernement d’abolir purement et simplement la peine de mort en République démocratique du Congo, car elle entend que le moratoire qui était en cours depuis 2003 devrait emmener à sa levée et non à la réhabilitation. Elle a aussi appelé les congolais à bannir la culture de la mort qu’ils développent avec des pratiques de banditisme urbain mais aussi de tueries à l’instar de ce qui se passe dans l’Est de la RDC. Kinshasa a attiré plusieurs attentions après avoir levé le moratoire sur la peine capitale. Si le gouvernement pense qu’il a pris cette décision pour dissuader les traîtres qui entretiennent l’insécurité dans le pays, plusieurs voix se lèvent à l’interne et à l’externe pour dire leur désapprobation. C’est le cas de Martin Fayulu, Denis Mukwege, Fridolin Ambongo, l’Union européenne et d’autres pays de l’occident qui défendent le courant abolitionniste.
Emille Kayomba