Contrairement à ce que peut croire une majorité des Congolais, ce qu’on appelle le népotisme, est une mentalité qui procède de la marche arrière pour notre pays. C’est une véritable catastrophe, que cette propension à placer à des postes spécialisés des hommes et des femmes qui n’ont pas le niveau requis pour le travail qu’on leur demande de faire, et cela, uniquement parce qu’ils sont parents, amis ou alliés.
Sans vouloir faire de la moralité, l’important est de privilégier le pays, et non un frère, une sœur ou un neveu. En le faisant, il se fait que notre pays se rend un très mauvais service. En effet, comment un tel pays pourrait-il entrer en concurrence avec d’autres pays, où le critère de base repose sur la compétence et les capacités à faire un travail ?
Cette calamité, qui devient nationale chez-nous, nous offre un spectacle des plus désolant, dans presque tous les domaines. Vous prenez un décorateur interne pour lui confier les plans d’un immeuble de plusieurs étages. Vous prenez un politologue au poste d’un directeur des finances. Un médecin, à celui d’un planificateur en économie.
Mais quand des telles habitudes deviennent banalisées, et que tout le monde trouve cela normal, c’est le pays qui en prend un véritable coup, à telle enseigne que nous atteignons à ce qu’on appelle l’inversion des valeurs. À ce stade, il devient très compliqué de réfléchir sur les pistes à suivre pour pouvoir remettre les choses en ordre.
En ce qui concerne l’enseignement lui-même, la situation se dégrade davantage. C’est une chose de confier un travail de planification économique à un médecin, mais c’est pire encore de permettre à un médecin qui ne connaît la médecine de soigner un malade. C’est ce qui arrive avec toutes ces universités de pacotilles dans lesquelles, on forme des pseudo-médecins, des pseudo-ingénieurs et des pseudo-juristes.
Le pays atteint-là une situation d’un vrai casse-tête, car on est-là dans la pire des situations pour un pays qui veut sortir de son sous-développement, pour devenir un pays émergent. C’est pratiquement impossible à moins d’accepter le retour à zéro pour reprendre la marche avec des nouvelles générations. Mais, là, nous sommes-nous des Congolais, nous ne sommes pas des Chinois.
Pascal Hamici